[ Le chien de guerre de Michael Moorcock ]

Auteur : Michael Moorcock

Nationalité : anglaise

Traduit par Henry-Luc Planchat

Genre : fantasy, littérature anglaise

Editions J'ai lu 

Paru en 1985

254 pages





1631 : l'Allemagne est à feu et à sang. Au lendemain du sac de Magdebourg, le comte Ulrich von Bek, capitaine des mercenaires abandonne ses hommes pour se réfugier dans les profondeurs de la forêt de Thuringe. Une redoutable révélation l'y attend.
C'est un pacte qui va sceller le destin du « Chien de guerre », un pacte diabolique puisque Lucifer en est l'artisan. Dès lors, pour son salut, pour le salut de celle qu'il aime, pour le salut d'un monde que déchire la folie sanguinaire, von Bek se met en quête.
Une quête où beaucoup ont échoué. Une quête qui l'entraîne dans l'ailleurs entre les mondes et peut-être jusqu'aux portes du paradis. Aux portes des enfers aussi, car le royaume des Ténèbres est plus proche qu'on ne croit.


A la recherche d'une nouvelle lecture et incapable de choisir, j'ai laissé mon copain choisir à ma place quel livre lire. Il m'a mis entre les mains ce roman qu'il a lui-même lu et adoré à l'adolescence. 

Michael, Moorcock, auteur que l'on connaît surtout pour ses sagas Elric et la légende d'Hawkmoon, raconte ici l'histoire d'Ulrich von Beck, un mercenaire qui, après une guerre qui se passe quelque part en Allemagne au XVIIè siècle, quitte le champ de bataille laissant derrière lui un charnier auquel il a à peine réchappé. Sur son chemin de retour, il croise dans une plaine verdoyante, une immense maison - un château même - qui semble tout à fait désert. Il décide de s'y arrêter pour se remettre de la bataille. Il est loin d'imaginer qu'il pénètre le domaine de Lucifer et que celui-ci va le charger d'une mission bien particulière. Une aventure aux quatre coins du pays commence pour Ulrich qui va croiser sur son chemin autant de démons que d'anges, et ils ne lui veulent pas tous du bien. 

Ce livre est une petite pépite dans lequel je ne pensais pas me perdre autant. J'ai adoré le style de l'auteur tout comme l'univers qu'il propose ici. Ce roman est assez vieux mais j'ai trouvé qu'il était intemporel. Ulrich est un personnage fort, humain avant tout, d'une bravoure à toute épreuve et qui tente à tout prix d'être à la hauteur du projet de Lucifer. 

Une lutte entre le bien et le mal, une course contre la montre qui semble infinie ; un roman court, difficile à lâcher tant l'atmosphère de désolation, la personnalité d'Ulrich et ses pensées, ses réflexions sur l'humanité, la religion, la foi et ce qu'elle fait faire aux hommes. Un roman qui sera sans doute relu tant l'histoire d'Ulrich m'a plu. 

p.47

- Dans ma ville, les hommes érudits étaient déjà suspects. Les femmes n'avaient aucun droit à la connaissance. Apparemment, les hommes craignent deux choses en ce bas monde - les femmes et la connaissance. Car elles menacent leur pouvoir, hein?

p. 47

[…] - Ainsi vont les choses, déclarai-je. Beaucoup de gens parlent de liberté, de libre pensée, mais bien peu désirent assumer la responsabilité de les posséder réellement. 

p. 240

- En disant un seul mensonge à une personne ou à une autre, en niant un seul fait de la réalité du monde tel qu'il a été créé, on ajoute à la souffrance du monde. Et la souffrance, madame, engendre la souffrance. Et l'on ne doit pas chercher à devenir saint ou pécheur, Dieu ou Diable. On doit s'efforcer de devenir humain et d'animer l'humanité qui est en nous.


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