[ Le Club du Suicide de Robert Louis Stevenson ]

Robert Louis Stevenson, Le Club du suicide (1882)

Résumé de la quatrième de couverture
           
Toujours en quête d'aventures extravagantes, le prince Florizel et son compagnon, le colonel Géraldine, rencontrent un soir un étrange jeune homme qui les convie à une soirée du Club du suicide. Les deux amis découvrent avec horreur et fascination un diabolique jeu de cartes où le seul gain est la mort ...

Mon avis
     
Quand j'ai vu ce petit recueil de nouvelles d'à peine une centaine de pages, j'ai très vite été tenté de le lire. Surtout que j'ai eu l'occasion de découvrir une autre œuvre de ce même auteur : Docteur Jekyll et Mister Hyde.

 Tout d'abord, j'ai adoré la forme mini de cet ouvrage. Bien sûr, ce n'est qu'un regroupement de trois nouvelles toutes extraites de Nouvelles mille et une nuits. Ces trois nouvelles ont quatre personnages pivots, le groupe des "gentils" avec le prince Florizel et le colonel Géraldine, puis le groupe des "méchants" le Président du Club du suicide et un assistant, le docteur Noël. Au niveau de l'histoire, j'ai bien aimé cette quête du prince à travers les yeux de trois différents personnages, qui tour à tour, se retrouvent mêlés à cette histoire qui les dépasse. Parce que c'est ça aussi, ces trois nouvelles font une et une seule histoire dont la focalisation et le ton changent. 
     
De plus, j'ai vraiment aimé cette atmosphère anglaise enfumée, joueuse et sinistre du XIXè siècle. Ce Club du suicide est un lieu de débauche pas tout à fait ordinaire. Vous connaissez la roulotte russe hein* ? Eh! bien, là c'est à peu près le même but : l'adrénaline, l'excitation, le jeu... Un jeu de cartes en comporte 52, les hommes de cette assemblée peu ordinaire doivent tirer une carte un à un jusqu'à temps que l'As de Pique tombe. C'est le signe de la Mort. Au contraire, celui qui pioche l'As de Trèfle sera le bourreau du précédent. 
C'est un jeu risqué comme vous avez pu le remarquer et c'est également un jeu que le prince ne va pouvoir tolérer. Les deux autres nouvelles racontent la traque puis l'arrestation du président de ce club. De plus, j'ai remarqué des motifs récurrents dans ces trois récits comme, par exemple, la fête bourgeoise typique londonienne ou encore des rideaux (ça peut paraître débile, mais dans le bouquin ça revient assez souvent). 
     
Au niveau du vocabulaire, ce livre est totalement accessible, je n'ai pas rencontré de problèmes de lecture ni de compréhension. 
Puis, je pense que ce livre m'a plu car il suit un schéma ( qu'on pourrait résumer en /\) qui fait monter la tension : sur les trois nouvelles, ça donne cela : _/\/\/\ (on remarque que le début se perd dans le détail tandis que l'action est resserrée (se passe sur deux jours au maximum je pense, j'ai pas pris de notes) et s'achève aussi brutalement qu'elle a atteint son point culminant. Par curiosité, le lecture subit ce schéma. Je peux alors reparler du ton alors qui peut développer une certaine raideur/ tension chez le lecteur, tout comme la fin de chaque nouvelle dénoue la situation et révèle un élément que l'autre nouvelle reprend à son climax. 

Franchement, j'ai vraiment apprécié ce petit recueil (j'insiste sur le format pour ceux qui ont peur de s'engager dans un livre trop "épais") qui mélange obscurité et lumière, mort et vie, argent et misère. 

*La roulotte russe, c'est une arme chargée d'une seule balle qu'un groupe de personnes, un à un, presse contre leurs tempes jusqu'à temps que la balle sorte et tue le perdant (ou le gagnant, c'est difficile à déterminer).

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