[ Ravage de René Barjavel ]

L'auteur René Barjavel est né en 1911 à Nyons (Drôme). Il publie Ravage en 1943 ouvrant ainsi la voie à la science- fiction en France. Parmi ses autres romans : Tarendol et La Nuit des Temps qui obtient le prix des libraires 1969. (biographie de la quatrième de couverture des éditions Folio).

Résumé 
      
     An 2052, Paris n'est plus comme on l'a connu (comme on le connaît) : les voitures volent, plus personne ne marche, les fruits et légumes ne poussent plus naturellement ou bien encore il fait une chaleur épouvantable dehors. Bref, la nature est complétement bouleversée pour améliorer la vie des habitants de la Terre. Mais est- ce le mieux ? (j'ai essayé de ne pas vous spoiler)


Mon avis

Ce roman paru en 1943 chez les éditions Denoël tout d'abord (chez qui l'auteur travaillait) est coupé en quatre grandes parties nommées successivement : Les temps nouveaux, La chute des villes, Les chemins de cendres et Le patriarche et le tout en 313 pages. C'est un roman français de science- fiction (qui d'ailleurs rejoint le genre de la dystopie) qui est une véritable critique de la société des années 1940. Il aborde des thèmes comme la technologie, l'individualisme, la folie ou encore la mauvaise influence de la technologie sur l'Homme. 
     
     En tant que lecteur, nous suivons un bout de vie du personnage principal qu'est François Deschamps qui est confronté à l'apocalypse après "la chute des villes". Il est suivi par quelques personnages qui vont vivre la même horreur que lui. Après l'apocalypse, la population humaine vit dans le chaos à la recherche du moindre bout de nourriture, tuant s'il est nécessaire d'autres hommes, femmes ou enfants. Le personnage principal est le leader de ce petit groupe, nous avons l'impression que c'est le seul à garder la tête froide, qui refuse de céder à la folie comme d'autres le font. Il y vraiment un rapport de soumission entre lui et les autres personnages qui le respectent et suivent ses commandes aveuglément. 
     
     De plus, dans ce livre, on découvre un Paris futuriste et apocalyptique dans lequel règne une anarchie qui s'étend à toutes les villes de France ET du monde. L'époque joue un rôle très important : les avancées scientifiques dues aux recherches sur l'électricité sont critiquées ici. Ce livre relate la peur de l'Homme de cette époque- là (soit années 1940) : la technologie, une nécessité pour l'homme ? Faut- il lui faire confiance et la laisser prendre une place dans le quotidien ?
    
      Dans ce livre, j'ai bien aimé cette atmosphère d'apocalypse et surtout il m'a amené à réfléchir. Aujourd'hui, il faut bien se l'avouer, la société moderne est accro à tout ce qui est "high-tech", et donc voir une civilisation comme la nôtre (à quelques différences près) sans cette technologie, c'est revoir les peuples tomber et revenir à l'état sauvage. Qu'est ce qu'on a de plus qu'eux ? Sans toutes les machines et les nouvelles inventions, serions nous capable d'avancer et de changer la société alors bouleversée et désordonnée ? C'est à méditer, mais moi, je pense comme l'auteur : on nous a installé dans un train- train avec électricité - ordinateur - ... Comment faire pour revenir en arrière ? 
Certes c'est une vision pessimiste de l'être humain qui retombe dans un état de "sauvage". (Cela ne vous rappelle pas les théories de Hobbes dans le Léviathan ?). 
      
     Ce que j'ai aimé aussi, c'est le positionnement du narrateur : nous bougeons d'un personnage à l'autre tout au long du roman. Le narrateur n'en sait jamais plus que les héros, il subit cette apocalypse comme les autres, prenant les décisions ou au contraire les suivant. Puis, j'ai également bien aimé que l'auteur n'ait aucune pitié à sacrifier des camarades du personnage principal. Mais je ne vais pas en dire plus sur ce point. 

     Et vous, vous l'avez lu ? Vous avez aimé ?

Commentaires

  1. Ah combien de fois j'ai cité ce bouquin ! Il m'a tellement marqué dans mes lectures, je veux dire je trouve ça extraordinaire qu'un écrivain des années 1940 ait pu décrire des choses qu'on a jourd'hui et surtout que sa critique soit d'actualité, qui l'aurait cru ?!

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