[ L'étrange destin de Katherine Carr de Thomas H. Cook ]




Résumé 


Encore submergé par la disparition de son fils, George Gates va rencontrer par hasard Arlo, un policier à la retraite. Ce dernier va lui parler de Katherine Carr et de sa mystérieuse disparition. Voulant découvrir ce vieil homme et journaliste de profession, il veut alors connaître et écrire un papier sur cette femme. 

Mon avis

En premier lieu, je tiens à remercier les Editions du Seuil et l'Opération Masse Critique du site Babelio. 

Le policier, ce n'est pas mon genre préféré mais voilà, après cette lecture, je me demande bien pourquoi je n'en lis pas davantage. De mémoire, tous les policiers lus au cours de mon cursus de lectrice, je les ai appréciés. Celui- ci ne fait pas défaut. 

Paru en janvier de cette année (2013), c'est un roman assez court mais très resserré au niveau de l'action. Dès le début, on est mis dans le bain : un des personnages va nous raconter l'histoire. Quelle histoire ? On ne le sait pas. 

Pour nous révéler l'histoire, George le narrateur nous perd dans d'autres histoires : celle d'Alice la petite fille atteinte de progéria, de lui-même avec sa réflexion autour de la mort de son fils Teddy, d'Arlo le flic à la retraite puis, surtout l'histoire de Katherine Carr. Car oui, même si elle est mentionnée dans le titre, elle n'est ni le personnage principal, ni le narrateur. Peu à peu on voit sa vie se déroulait sous nos yeux pendant l'enquête de George. On est mené en bateau, on imagine cette Katherine et surtout, on est comme George et on espère un coup du sort magistral. 

D'ailleurs, il y a un passage qui m'a fait sourire : celui où il compare son enquête à un mauvais policier où la chute est tellement ridicule qu'elle en perd son intérêt. Il prie, durant tout le livre, que l'histoire de Katherine Carr plaise à Alice. Cette petite fille est extrêmement intéressante : elle est vive et le pousse à regarder autrement les récits laissés par Katherine Carr après sa disparition. 

Quant à George, il n'est pas sans intérêt. Il est journaliste et ancien reporter de voyage, il compare sans cesse ce qui le voit à ce qu'il a déjà vu. De plus, la perte de Teddy a créé une sensibilité chez lui. Au premier abord, costaud, il nous apparaît au fur et à mesure du récit plus sensible et surtout plus blessé qu'il ne veut l'avouer à son entourage. 

Puis, le dénouement de l'intrigue est géniale ! Une vraie surprise ! J'avais des attentes certes, mais j'ai été stupéfaite par le chemin que prenait l'histoire de cette Katherine Carr - et d'Alice. Sans pathos, l'auteur nous touche et crée des failles à chacun de ses personnages. Ils ne sont ni bons ni mauvais, ils sont juste normaux (même si c'est un terme que je n'aime pas, je ne trouve pas LE mot qui va éclairer ma sensation). Un très bon point car je déteste m'apitoyer sur le sort, la vie des personnages. 

Du côté plus "cinématographique" du récit, j'ai eu l'impression de regarder un film. Ce n'était plus des mots que je voyais, mais des images. Tout s'est parfaitement formé pendant ma lecture et mon imagination a pris le relais des mots pour créer les rues, les personnages, le bar O'Shea's ... 

En bref, pour moi cette lecture a été un plaisir à l'état pur. Je l'ai certes fini dans les dernières heures de la nuit, je ne regrette pas d'avoir sacrifié mon sommeil. Je ne peux que le conseiller à tout le monde, fan ou non des polars. 



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