[ Sur les balcons du ciel de Sophie Rouvier ]

Autrice : Sophie Rouvier

Nationalité : française

Genre : littérature française, contemporain

Editions Le livre de poche

Paru en mars 2022

224 pages


Vadim, adolescent intuitif et caustique, cherche encore à faire le deuil de son père lorsqu’il perd son amie Valentine. Jour après jour, sous les regards impuissants de ses proches, il s’isole. Incapable de retourner au collège, cloîtré chez lui, Vadim s’échappe sur les toits de son immeuble pour trouver une issue à sa mélancolie. Une rencontre va le sauver : par le hasard d’une chute, Vadim tombe sur Alma.


Trop jeune, Vadim a perdu son père, décédé lors de l'attentat du Bataclan à Paris. Des années plus tard, il est toujours en deuil et est profondément déprimé. Alma, trentenaire, a presque tout pour être heureuse et pourtant, elle traîne dans sa vie comme dans sa tête un poids dont elle n'arrive pas à se débarrasser. Voisins d'immeuble, ils se rencontrent, s'apprivoisent, s'aident … 

Depuis déjà pas mal de temps dans ma pile à lire, il est temps que je me lance dans cette lecture dont j'avais surtout entendu parler en positif et dieu sait que j'ai besoin de positif en ce moment. 

Bon, ça n'a pas forcément marché parce que les deux personnages principaux sont fracassés par la vie. Ils sont tellement réalistes qu'on ressent chacune de leurs fissures et on embarque fatalement dans cette rencontre hors du commun… avec pertes et fracas. 

Parce que oui, ce roman m'a embarqué dans la vie des personnages, il m'a retourné, il m'a chamboulé. Et pourtant on ne partait pas gagnant sur cette lecture car le style de Sophie Rouvier m'a au premier abord désarçonné : on y retrouve le chambranle et la détresse à chaque phrase. Ça pourrait plomber mais en fait non, ça fonctionne assez bien, même très bien. 

Alors, c'est beau mais ça m'a retourné, ça m'a pris aux tripes … Qu'est-ce qu'on attend de plus d'une lecture ? En bref, j'ai ressenti mille émotions avec ce roman qui m'a collé à la peau toute la lecture durant. 


· p. 13

Mais si, ces minuscules flammèches qui se détachent des iris, tout au fond du regard, quand on est sincèrement content. Avec la bouche on peut toujours tricher, servir des gentillesses et les enrober de sourires, mais les yeux il y a rien à faire. Quand on est pas sincère, ils restent froids ou vides.

· p. 41

Alma est en bonne santé, les siens se portent globalement bien. Elle gagne douillettement sa vie, son logement est lumineux et son cercle d’amis relativement bien fourni. Malgré cela, elle se sent atrocement bancale depuis des mois, comme si chaque jour qui s’écrivait l’était au crayon de bois. Elle se sent juste à côté de ses Converse et rien n’y fait. 

· p.145

Si on n’est jamais plus seul qu’à deux, l’essentiel pour avancer est déjà de croire suffisamment en soi. 

· p.159

J’ai fait comme si de rien n’était, comme si tout allait, ouvrez les guillemets, à peu près bien, fermez les guillemets. Semblant que j’étais pas si bancal, comme si je me moquais de la vague.

· p.165

Je réalise que devenir adulte c’est découvrir qu’on peut compter que sur soi, même si on est entouré. 

Commentaires

  1. Je note mais pour une période où je me sentirai capable d'être autant chamboulée...

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