[ Viol, une histoire d'amour de Joyce Carol Oates ]

Auteur : Joyce Carol Oates
Genre : littérature américaine, contemporain
Editions Le cercle Points
Paru le 4 octobre 2007
192 pages

Résumé

4 juillet : feu d'artifice à Niagara Falls. En rentrant chez elles après la fête, Tina et sa fille ont la mauvaise idée de passer par le parc. Elles croisent des jeunes défoncés qui violent Tina et la laissent pour morte dans un hangar à bateaux. Très vite, la ville la condamne : ne serait-elle pas trop jolie pour être honnête ?

Mon avis


Joyce Carol Oates est une autrice américaine qui à chaque fois surprend par les thèmes qu'elle choisit de mettre en avant dans ses romans. Dans le livre Zombi, premier livre que je lisais de cet auteur américaine, elle mettait en avant un délinquant sexuel qui souhaitait transformer ses proies en zombie sexuel. 

Dans Viol, une histoire d'amour Joyce Carol Oates choisit de raconter l'histoire d'une jeune femme et de sa fille qui se font agresser dans un parc le soir du 4 juillet, fête nationale américaine. L'auteur fait alterner les personnages et les points de vue pour montrer comment une petite ville transforme une victime - la mère de la petite fille, Tina, est violée et laissée comme morte dans un hangar - en coupable. 

Pour les habitants de Niagara Falls, Tina est trop belle pour être honnête et son agression par des toxicomanes dans le parc relève entièrement de sa faute. Ce roman est à la fois malsain, comme bon nombre de romans de l'auteur (on retient en particulier Zombi, une histoire d'un psychotique fou qui tue et viole des jeunes hommes pour les transformer en Zombie), et pousse à la réflexion sur un fait de société encore trop répandu (le viol). 

Ce qui est sans doute le plus marquant dans ce roman est la façon dont les points de vue des personnages s'alternent. Bethie, la fille de Tina, raconte de manière indirecte les faits. En effet, c'est un narrateur omniscient qui prend la parole à la place des différents protagonistes. Il fait intervenir les "on dit" et les mélange aux faits. Au début de chaque chapitre, l'histoire se passe normalement sans aucune subjectivité d'un des personnages puis, quelques phrases chocs coupent le récit pour en faire un récit d'événements subjectif en fonction du personnage qui "parle" à travers le narrateur.

En bref, on ne peut pas dire que c'est un roman que l'on apprécie mais en tout cas, il s'agit d'un roman qui fait réfléchir et qui nous met -son lecteur- dans une position de spectateur qui, dans certains passages, est particulièrement désagréable. Toutefois, on retient ce livre par tous ces sentiments ambigus qu'il fait vivre en nous et on en retient également la plume de l'auteur, incisive et acérée, elle nous montre un fait divers tristement banal et en fait un objet de réflexion glaçant de vérité.

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