Auteur : Yasunari Kawabata
Genre : littérature japonaise
Editions Le livre de poche
Paru en juin 1982
128 pages
Genre : littérature japonaise
Editions Le livre de poche
Paru en juin 1982
128 pages
Résumé
Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques.
Mon avis
J’ai toujours eu un peu peur de me lancer dans la littérature japonaise car elle est très particulière à lire et est bien différente de la production littéraire occidentale. Mais, je suis tout de même assez curieuse de nature et on m’a mentionné une fois cet auteur comme un auteur phare de la littérature japonaise et plus particulièrement ce roman comme un incontournable. Quitte à ne lire qu’un seul roman japonais, autant lire celui dont on m’a parlé ;)
Eguchi est un vieillard solitaire qui ne peut plus que rêver la volupté et non plus la vivre. Il se rend plusieurs nuits par semaine dans un hôtel bien particulier. Des jeunes filles y sont endormies et des hommes paient pour pouvoir dormir à leurs côtés. Pendant les nuits passées dans cet hôtel, Eguchi regrette dans un premier temps l’inconscience de la jeune fille et puis, son odeur, sa position pendant qu’elle dort lui rappelle avec nostalgie sa vie passée et plus particulièrement ses relations intimes. Ce qui au départ n’était que de la curiosité, voir de plus près ces jeunes filles endormies dont lui a parlé un de ses amis, va devenir un rituel le temps de quelques soirées. Il découvre chaque soir une nouvelle inconnue, il l’observe et repense à sa vie. Eguchi est le narrateur de l’histoire, il emmène le lecteur dans une véritable introspection sur les traditions et les tabous d’une société.
A premier abord, l’idée même de payer pour dormir auprès de jeunes filles m’a vraiment dérangé. Même si l’enjeu de cette “location” n’est pas sexuel, il n’est pas coutumier d’échanger une quelconque somme d’argent pour dormir avec des gens. Mais finalement, en tant que lecteur, on fait abstraction pour ne plus voir que la beauté de l’histoire. Eguchi est un vieillard touchant ; assez âgé, il est peu à peu éloigné de la vie, comme attendant la mort et privé des relations charnelles. L’auteur insuffle suffisamment de vie à Eguchi pour que cet être de papier devienne un vieillard sympathique à nos yeux. Il ne légitime pas vraiment le fait d’être auprès des jeunes filles et va demander plusieurs fois si elles sont vraiment endormies ou alors droguées par la matronne. Il imagine non sans mal qu’elle peut être la vie de ces filles, quitte à leur imaginer une vie en dehors des murs de la demeure.
C’est vrai que l’histoire est assez lugubre mais une certaine sensualité ressort dans le récit des souvenirs et des rencontres passées de notre protagoniste. Kawabata décrit avec énormément de talent les sensations et les mouvements des corps et même si j’ai eu un peu de mal avec l’idée de base, l’écriture de l’auteur a su trouver écho en moi.
En bref, une lecture pleine de sens et de tendresse sur les femmes, les rencontres ou encore le désir charnel et ce malgré une idée de départ qui peut en déranger plus d’un.
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