Genre : contemporain, jeunesse
Editions Flammarion
Coll. Tribal
Paru en 2012
174 pages
Résumé
Cynthia doit faire un choix difficile, surtout quand on a 17 ans. Mais elle n'est pas seule : l'espoir renaît de sa rencontre avec des femmes qui la guident et la comprennent. Grâce à elles, Cynthia comprend que son seul choix sera celui de la liberté de son corps et de son esprit.
Mon avis
Il y a quelques temps, je découvrais le thème de l’avortement dans la littérature grâce aux deux superbes romans de Colombe Schneck et Annie Ernaux, Dix-Sept ans et L’évènement. J’avais profondément été touchée par l’écriture et la sensibilité qui en découlait. Ces deux romans sont à mes yeux d’utilité publique pour prendre conscience que l’avortement n’est pas un droit acquis. Sans cesse remis en question, la liberté d’être, d’exister et de choisir pour la femme dépend pourtant de ce droit.
Il y a de ces romans qui vous façonnent, vous font réfléchir et vous sensibilisent à une cause à laquelle vous n’aviez alors jamais pensé… Ce que je vous raconte là, c’est l’histoire d’une prise de conscience sur un thème auquel je ne m’étais jamais intéressée - honte à moi. Ces deux lectures ont été pour moi comme une première sensibilisation à la cause féministe. Jusqu’alors, je fermais les yeux sur ces injustices, ces inégalités et puis … La claque littéraire : Dix-sept ans de Colombe Schneck et, quelques temps après, L’événement d’Annie Ernaux. C’est vrai que je m’attendais à trouver dans ce roman toutes ces choses … Puis la déception vint… Explications.
Le roman J’ai décidé d’Isabelle Rossignol, au contraire des deux romans pré-cités, est une fiction. Agée de 17 ans, Cynthia, le personnage principal, découvre qu’elle est enceinte. S’impose à elle alors un choix : le garder ou non. Pendant qu’elle réfléchit, elle croise des femmes qui vont s’intéresser à elle et à son choix. D’abord, il y a la voisine qui est aussi sa meilleure amie. Pour elle, il n’est pas question de parler d’avortement. A ses yeux, Dieu lui a envoyé un message et Cynthia doit l’accepter. Puis, il y une camarade de classe qui souhaite plus que tout partir de la banlieue, s’extraire de sa famille, de sa fratrie et de la religion pour faire le tour du monde. Elle l’invite dans une association pour filles. Et en dernier, il y a sa professeure de français qui jusqu’alors était quelqu’un de bien ringard à ses yeux. Sa prof va lui faire découvrir des textes tels que ceux de Simone de Beauvoir, elle lui raconte son histoire qui résonne presque en écho à la sienne. Toutes ces rencontres vont la sortir de sa léthargie et prendre conscience qu’il faut agir… et vite.
Dans ce roman, Isabelle Rossignol propose de réfléchir à toutes les solutions possibles. Elle utilise un ton très actuel et s’approprie dans plusieurs passages le “parler” propre de l’adolescence. Je peux comprendre la raison pour laquelle elle emploie ce style d’écriture. Toutefois, certains passages m’ont paru sonner faux et j’ai l’impression que cela a décrédibilisé la démarche de l’auteur. Je n’ai trouvé ni l’histoire ni les personnages intéressants. Cynthia est une ado assez égocentrique et s’apitoie énormément sur elle-même, elle parle mal aux gens qui l’entourent et les dénigrent alors qu’ils veulent l’aider.
Ainsi, ce roman a clairement une vocation pédagogique mais il aurait été préférable que l’auteur ne tombe pas dans le cliché des jeunes de banlieues pour délivrer son message. Toutefois, il est tout à fait louable de sa part de n’émettre aucun jugement sur Cynthia, sur ses actes et sur les choix qui s’ouvrent à elle. L’auteur n’encense ni ne condamne dans ce roman les choix possibles. Elle ne dénigre ni ne fait l’apologie de l’IvG, de l’adoption ou même de la grossesse adolescence.
En bref, un roman que je ne retiendrais pas pour sa qualité littéraire. J’y ai trouvé beaucoup de points négatifs et trop peu de points positifs. Cependant, je note la simplicité de ce roman pour aborder un thème qui touche encore beaucoup trop d’adolescentes et plus généralement, de femmes.
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