Auteur : Kaouther Adimi
Genre : contemporain, littérature algérienne
Editions Actes Sud
Coll. Domaine français
Paru en 2011
112 pages
Genre : contemporain, littérature algérienne
Editions Actes Sud
Coll. Domaine français
Paru en 2011
112 pages
Résumé
Alger, centre-ville, début du XXIe siècle. Adel et Yasmine, frère et sœur, étaient proches, enfants. Ils ont grandi, changé, ils n’arrivent plus à se parler. Ils s’aiment en silence, entre une mère acrimonieuse et une aînée échouée là avec sa famille, qui peint à longueur de journée comme on s’invente un ailleurs. Au pied de l’immeuble, du haut des balcons et jusque chez eux, on les observe, on commente : ils sont différents, trop beaux et peut-être un peu trop libres, c’est insupportable.
Mon avis
Ce livre est l’exemple parfait du livre choisi par hasard parce qu’il était petit et que je n’avais pas trop de temps devant moi. Sans avoir lu le résumé de l’éditeur présent en quatrième de couverture, je l’ai commencé sans rien savoir ni de son thème ni de son auteur.
Il s’agit ici d’un roman choral où les membres d’une même famille algérienne prennent la parole tout à tour pour raconter leur quotidien, leurs attentes, leurs rêves et leurs regrets. Tiraillés entre les traditions et la modernité occidentale. Ils vivent et rêvent d’une liberté qu’ils n’arrivent pas à trouver dans leur quotidien, se sentant - de fait - prisonniers de leurs conditions.
Le récit commence avec Adel. Il ne trouve pas le sommeil, il se tourne et retourne dans son lit en pensant à sa vie, à sa soeur dans la chambre d’à-côté et à sa collègue de travail. Il n’est pas ce que les autres attendent de lui et en particulier sa mère. Sa petite soeur Yasmine est dans la chambre d’à-côté, fumant sur son balcon dans la nuit moite. Jolie, elle attire beaucoup de regards sur elle mais sa mère aimerait qu’elle trouve un emploi et se marie. Quant à l’aînée de la famille, Sarah regrette de s’être mariée si jeune. Elle souhaiterait reprendre ses études en art, en attendant elle s’applique à peindre dans sa chambre et à veiller sur son mari devenu fou. Chacun à leur manière dévoile sa vision de la vie en Algérie mais surtout plus largement de la jeunesse algérienne. Chacun d’eux, comme de leurs voisins, rêvent de vivre autre chose et la tradition comme les conventions sociales les étouffent …
Dans ce roman, point d’histoire, l’auteur Kaouther Adimi nous propose surtout un récit carte postale, pris sur le vif, qui montre la violence, la souffrance et la colère de cette jeunesse qui rêve d’une vie meilleure là-bas - en Europe. La narration à la première personne nous permet de saisir l’instant et d’en ressentir toute la détresse, le désarroi des personnages principaux. Ils se réfugient à l’intérieur d’eux-mêmes, utilisant alcool, art, cigarette ou drogue comme échappatoire à la réalité.
En bref, L’envers des autres est un roman court mais intense qui prend sur le moment les pensées, les rêves et les attentes d’une génération, perdue entre les conventions sociales, la tradition et la modernité qu’ils voient dans les médias. J’ai pris énormément de plaisir à lire ce qui est à ce jour - il me semble - mon premier roman de littérature algérienne. L’auteur a une écriture incisive sur ses personnages et les dépeint avec une certaine brutalité. Dans le vif du sujet, je n’ai pas vu la fin du roman arriver et j’ai été incroyablement émue par la chute de l’histoire.
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