[ Le mari de mon frère, tomes 1 à 4 de Gengoroh Tagame ]

Auteur : Gengoroh Tagame
Genre : manga
Editions Akata
Paru en 2016
Mon avis


Depuis quelques temps, je vois ce manga apparaître dans beaucoup de listes de suggestions et je dois dire que le titre est très intrigant, notamment sur le traitement du thème qui a priori est loin de ce qu’on peut avoir l’habitude de lire.

Le mari de mon frère raconte la rencontre entre Yaichi, un père de famille divorcée élevant seul - ou quasiment - sa fille Kana, et entre Mike l’époux canadien du défunt frère jumeau de Yaichi. Après la mort de son mari, Mike décide de rendre visite à sa famille et ainsi honorer une promesse qu’il avait faite à son mari. Au départ, les deux hommes sont mal à l’aise l’un avec l’autre. Yaichi ne comprend pas vraiment l’homosexualité de Mike et de son frère car il ne s’est jamais vraiment posé de question sur le sujet. Mike, lui, est mal à l’aise car Yaichi ressemble presque trait pour trait à son défunt mari, il est difficile pour lui de ne pas le revoir en Yaichi et donc parfois éprouve une certaine mélancolie parfaitement illustrée par les dessins du mangaka Gengoroh Tagame.

Toutefois, la présence de la jeune Kana va leur permettre de surmonter ce malaise et d’apprendre à se connaître. En effet, la jeune fille est très intriguée par la vie de son oncle canadien et lui pose tout un tas de questions auxquelles Mike répond très simplement. Avec ses questions, Kana va permettre à son père de mettre les mots sur ses propres questionnements. Habilement et avec une certaine pudeur, le mangaka Gengoroh Tagame aborde ici un sujet encore assez tabou au Japon, l’homosexualité et l’acceptation par les proches. A la fin de certains chapitres, on découvre des pages documentaires sur la culture gay. L’auteur profite de cette visibilité pour expliquer l’origine du triangle rose, de l’arc en ciel, des gay-prides etc.

A la fin de la lecture des tomes, on se rend compte qu’on est loin d’un simple manga parlant d’homosexualité. L’auteur veut que son ouvrage informe le public sur la culture gay et prône la tolérance et l'acceptation de la différence. Il n’y a pas vraiment d’âge pour cette lecture car le ton très simple, les dessins hors normés pour un manga et les personnages attachants en font une lecture bonbon. Qui saurait résister à ces quatre tomes de qualité ? En tout cas pas moi !

Ah oui ! J’ai oublié de détailler les dessins ! Dans le paragraphe précédent, je qualifie les dessins de hors normés. Dans les mangas, j’ai l’habitude voir des personnages minces, imberbes - sauf dans Chiisakobé de Minetarô Mochizuki - et beaux gosses. Ici, avec ce manga, on est loin de ces standards-là puisque Mike le Canadien est velu et musculeux. L’auteur n’hésite pas à alterner les physiques pour rendre son histoire plus crédibles encore.

En bref, Le mari de mon frère est une série de manga - terminée en quatre tomes - très plaisante à lire. Les personnages sont attachants et une certaine émotion se dégage d’eux lors de la lecture. J’ai particulièrement aimé les intermèdes culture gay et le personnage de Kana qui dédramatise la relation entre Mike et son père. ce manga est un très beau message de tolérance qui vise à informer autant qu’à éduquer son lecteur. En effet, les questions que Kana pose à Mike ou que Yaichi se pose à lui-même peuvent être les nôtres. le propos est assez clair pour répondre à ces questionnements avec intelligence.

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