Un classique, une notion aussi floue que personnelle

L’autre jour, j’ai entendu une conversation entre deux adolescents, qui parlaient de classiques et qui qualifiaient les trilogies Hunger Games et Cinquante Nuances de Grey comme des classiques.



Le propos m’a d’abord fait hérisser le poil. Puis, en y réfléchissant encore et encore et en me tordant le cerveau dans tous les sens du terme, je me suis demandée ce qu’était vraiment un classique littéraire, la VRAIE définition. Et si , d’une manière ou d’une autre, cet adolescent avait raison de qualifier ces best-sellers contemporains comme des classiques (ne montez pas de suite sur vos grands chevaux).




De prime abord, il me semble nécessaire de revenir sur la définition de classique et pour cela, j’ai fait une petite recherche internet. Beaucoup trop de résultats émanant de sources différents avec des définitions différentes, voire contradictoires ! Alors comment s’en sortir devant autant de contradictions ?!



J’ai décidé de ne me baser que sur un seul article écrit par Alain Viala et provenant de la revue professionnelle Bulletin des bibliothèques de France. Dans cet article, l’auteur s’intéresse à la même question que nous. Comme nous, il cherche d'abord dans le dictionnaire. N'étant pas satisfait -et nous non plus !- il se tourne vers l'épistémologie du terme.


Mine de rien, une question assez simple de lecteurs devient de suite une recherche élaborée voire réfléchie - mais pouvons-nous vraiment apporter des éléments de réponse gravés dans le marbre à ce questionnement ? [ça, je cherche encore.]


Si cet article de la BBF m’a permis de donner du sens à ce nom commun quelquefois utilisé en adjectif. Ces sens très divers lui donnent une dimension plurielle qui élève cette réflexion basique en véritable dissertation. Pour éviter d’en arriver là, je vous conseille la lecture de l’article (dont vous trouverez le lien ci-après). Fi du classicisme et de l’esthétique, j’ai surtout écrit cet article pour recentrer sur notre définition du terme en tant que lecteurs, et non en tant qu’étudiants de lettres ou esthètes de la littérature.



Pour répondre et pour enrichir ma définition du classique, j’ai partagé un sondage éphémère en Story sur Instagram afin que des lecteurs ayant des parcours très différents puissent s’exprimer sur leur conception du mot. A priori, j’ai pensé que l’on trouverait des points communs dans les définitions proposées sur les réseaux.  Mais je me rends compte qu’on en a tous des visions très différentes.

Je vous livre en extrait les réponses des répondants :

  • pour la blogueuse Virginie, du blog Virginie et ses livres, un classique est “une oeuvre - connue et reconnue de tous - qui traverse le temps”.
  • pour la lectrice hérétique, il s’agit d’”un chef d’oeuvre incontournable qui a marqué un tournant dans son domaine”
  • quant à Lenawho31, un classique est une “oeuvre qui fait ou a fait débat, qui a apporté quelque chose de neuf et qui aujourd’hui attire toujours le public. Mais ces points ne conditionnent pas forcément une oeuvre qui pourrait être un classique selon moi : un Van Gogh, un poème de Victor Hugo, Mozart, un Zola, Brel, Tolkien ou bien même Harry Potter.”
  • Pour finir, loeildeM du blog Des livres à n’en plus finir, définit un classique comme “datant d’un siècle antérieur au nôtre, avec une langue beaucoup plus soutenue, qui a marqué son époque et qui est entré dans la culture littéraire. Encore étudié aujourd'hui car c'est un incontournable qui amène à réfléchir, à penser hier et aujourd'hui”.


Ainsi, je dois bien avouer que je suis surprise des définitions car relativement semblable à mes pensées même si différentes. Cette multiplicité dans la manière de penser le classique m’amène aujourd’hui à vous proposer cet article - qui, j’espère, saura vous intéresser - et, n'ayant pas de réponse à la question qui nous intéresse, vous fera vous interroger à votre tour.

J’en viens à penser que les adolescents qui sont à l’origine de ma réflexion n'ont pas tort autant qu’ils n’ont pas tout à fait raison. Cela m’amène à me poser une ultime question qui va clore cet article : est-ce qu’un marketing bien pensé - usant et abusant de la communication et de la publicité sur les réseaux sociaux, dans les médias ou dans la rue - des éditeurs crée les classiques de  demain ?



Sitographie :

-Viala, Alain. « Qu'est-ce qu'un classique ? ». Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 1992, n° 1, p. 6-15. Disponible en ligne : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1992-01-0006-001>

Commentaires

  1. Je suis plutôt d'accord avec ces jeunes (mais pas pour les livres cités *erk*). Quand on parle de Classiques on pense tout de suite aux "vieilles œuvres". On est conditionné pour le penser dès le collège... mais pour moi, un classique c'est un livre qu'à peu près tout le monde connait, qui a marqué son temps, qui a laissé une marque profonde dans la littérature (oui, je pense à Harry Potter quand je dis ça...). Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de classiques "jeunes" mais il ne faut pas les écarter ou les dénigrer. Ils ont apporté quelque chose à la littérature ^^

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    1. Entièrement d'accord avec toi ! A l'école on nous présente des vieux livres, souvent abîmés et dans des éditions "vintage" (pour ne pas dire vieilles). Ils sont tout droits sortis des programmes et pas vraiment attirants et surtout, on nous les présente comme des classiques qu'il faut connaître. Mais finalement, il y en a tant des classiques ! Et oui, Harry Potter et même A la croisée des mondes sont des classiques car ils ont changé quelque chose dans la littérature - ici jeunesse - de leur époque.

      Merci pour ton retour :)

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