{ Rétrospective des BD lues en 2018 }


Cette année, je n'ai pas été très efficace sur le blog et j'ai passé bon nombre de BD lues à la trappe. J'en ai parlé brièvement sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram et le groupe FB la Guide des Lecteurs, délaissant le blog et la page Facebook Dans la tête de D'Eg

Je profite des vacances de fin d'année pour établir cette petite rétrospective des BD lues mais non chroniquées sur le blog. 



I'm Every Woman de Liv Strömquist (Rackham, 2018)

Cette année, j'ai découvert les bandes dessinées de l'autrice suédoise, Liv Strömquist. La dernière parue est I'm every woman où elle liste dans une première partie les pires petits-amis célèbres de l'Histoire puis ensuite s'intéresse aux petites amies en dénonçant toutes ces injustices liées au genre. Elle s'insurge avec cette humour familier contre le patriarcat et contre la domination établie d'un genre sur l'autre. 

L'origine du monde de Liv Strömquist (Rackham, 2016)

Continuons sur notre lancée avec une autre BD de Liv Strömquist. Il s'agit sans doute de sa BD la plus aboutie, hyper documentée - même si elles le sont toutes - sur l'origine du patriarcat et de la domination masculine. Elle est une BD qui, pour moi, est d'utilité publique pour prendre conscience ou amorcer une réflexion sur la place de la femme dans la société actuelle. 

Les sentiments du Prince Charles de Liv Strömquist (Rackham, 2016)

Cette BD découle des deux autres et explique encore l'idée du patriarcat dans notre société occidentale actuelle. Elle utilise - et démonte - les études sociologiques passées et actuelles sur le genre et les couples hétérosexuels avec une idée assez dominante sur les rôles de l'homme et de la femme au sein d'un couple dit hétérosexuel. Je reproche néanmoins un certain manque de perspective de la part de l'autrice. 

Grandeur et décadence de Liv Strömquist (Rackham, 2017)

Il s'agit sans doute de la BD de Liv Strömquist qui m'a le moins transcendé ni intéressé. Dans celle-ci, elle s'intéresse à notre rapport à l'écologie dans une société occidentale capitaliste. Elle démonte les idéaux capitalistes pour exhorter à la construction d'une nouvelle société en dehors du libéralisme et de l'ultra libéralisme. Toujours aussi documentée, je n'ai pas trouvé goût à cette lecture car trop politisée pour me plaire. 

Vagin tonic de Lili Sohn (Casterman, 2018)

Dans cette BD, Lili Sohn fournit un travail épistémologique autour du sexe féminin. Elle rétablit avec beaucoup d'humour l'état des connaissances autour du vagin faisant fi des tabous et au contraire, les démontant un à un permettant ainsi de poser les vraies questions et surtout de rétablir la vérité autour de cet organe méconnu. Elle décomplexe énormément car instruit en démontant les mythes, ces mêmes mythes qui ont fait et qui font que la femme méconnaît son propre corps. Encore une fois, il s'agit ici d'une BD d'utilité publique

Une longue route de Fumiyo Kouno (Kana, 2011)

Un manga one-shot qui n'a pas su me convaincre du fait de sa forme - chaque chapitre est une scénette tirée du quotidien du couple - et de ses personnages - et plus particulièrement Sosûke qui m'a clairement perturbé par sa façon machiste de considérer Michu, sa femme issue d'un mariage arrangé. Il n'arrête pas de lui dire qu'il veut divorcer et au début du manga, il ne reste marié à elle que parce qu'elle s'occupe du foyer après son travail - lui ne travaille pas et a du mal à garder son emploi quand il travaille. 

Ceux qui restent de de Josep Busquet et Alex Xöul (Delcourt, 2018)

Bande dessinée aux graphismes très beaux qui rendent justice à la mélancolie qui hante les personnages autant que son histoire. Elle raconte l'histoire des familles dont l'enfant disparaît un beau jour à la manière de Peter Pan et de Wendy. On connaît leur histoire et leurs aventures mais on ne sait pas comment les familles ont vécu leur disparation. Cette BD rétablit l'histoire de "ceux qui restent". 

Lincoln, tome 1 : Crâne de bois de Olivier Jouvray et Jérôme Jouvray (Paquet, 2002)

Une bande dessinée assez ancienne mais très drôle. Lincoln est un anti-héros, il vole, pille et se bagarre dès son enfance. L'apparition complètement décalée de Dieu dans sa vie ne va pas changer grand chose à sa manière de vivre et à son comportement de voyou. C'est une lecture très divertissante qui déconstruit l'image de Dieu et des préceptes religieux. J'adore !

The end de Zep (Rue de Sèvres, 2018) -> Coup de cœur !

La nouvelle bande dessinée de Zep est une vraie pépite - une de ses meilleures. Sans doute que je la relirais plusieurs fois au cours de ma vie. Elle parlera à tous ceux qui ont une âme écolo et qui aime voir la nature et les éléments qui la composent comme des entités qu'il faut respecter au quotidien. 


Ted, drôle de coco d'Émilie Gleason (Atrabile, 2018)

Bande dessinée très loufoque mettant en scène un personnage hors norme qui a des rituels bien à lui chaque jour qui passe. Il est dans sa bulle et ses interactions sociales se limitent à sa famille proche et aux usagers de la bibliothèque municipale où il travaille. Le dessin d'Emilie Gleason rend justice à cet extraordinaire dans l'ordinaire. Très émouvante. 


La guerre de Catherine de Julia Billet et Claire Fauvel (Rue de Sèvres, 2017)

Une bande dessinée racontant le destin et le quotidien des enfants juifs cachés durant la Seconde Guerre Mondiale et qui raconte la vie de Rachel, jeune fille trimballée d'orphelinat et famille d'accueil. L'histoire est très prenante, les dessins rendent justice à l'émotion qui s'en dégage. Cette bande dessinée est basée sur un roman de littérature jeunesse publié à l'Ecole des Loisirs et écrit par Julia Billet. 

L'été fantôme d'Elizabeth Holleville (Glénat, 2018)

Je n'ai pas réussi à me laisser convaincre par cette bande dessinées ; j'ai trouvé que les thèmes et l'histoire manquaient d'originalité. Quant aux dessins, j'ai trouvé la colorisation hyper agressive. Les couleurs y sont flash et le trait y est grossier. Aussitôt lue, aussitôt oubliée, ce n'est pas de la grande bande dessinée. On a vu beaucoup mieux. 



Sous les bouclettes de Gudule et Mélaka (Delcourt, 2018)

Une bande dessinée sur le cancer et la fin de vie de Gudule, une autrice jeunesse prolifique. Sa fille raconte l'accompagnement jusqu'à la fin d'une mère aimante et atypique. On se prend une gifle tellement cette histoire rappelle celle que l'on peut vivre quand on accompagne un proche en fin de vin. Très - trop - touchant, beaucoup d'émotions dans cette BD qui pourtant dans ses dessins n'est pas très originale. 

Petit traité d'écologie sauvage d'Alessandro Pignocchi (Steinkis, 2017)

Une Bande dessinée très second degré qui place l'écologie politique au coeur de son propos. Et si notre société adoptait la culture Jivaro pour répondre aux questions politiques, économiques et environnementales ? Un petit bijou d'humour noir et d'ironie très bien maîtrisée. 



Moderne Olympia de Catherine Meurisse (Futuropolis, 2014)

Je ne suis pas fan des dessins de Catherine Meurisse, j'ai toujours eu du mal avec son trait. On m'a convaincu début 2018 de lire cette BD. Mais encore une fois les dessins ont fait flop malgré une histoire très originale. Catherine Meurisse reprend les grands tableaux du Musée d'Orsay pour raconter l'histoire d'une Olympia qui court après la figuration dans les peintures, façon comédies musicales. 
Polina de Bastien Vivès (Casterman, 2011)

Pas la meilleure bande dessinée de Bastien Vivès. Elle est survendue et manque assez d'originalité même si l'histoire est appréciable car illustre l'univers impitoyable de la danse au travers le portrait d'une jeune danseuse classique qui se consacre à corps et à cris à son art, entre souffrance et moment de gloire. Le dessin reste le point fort de Bastien Vivès. 

I hate fairyland, tome 1 de Skottie Young (Urban Comics, 2017)

Je n'ai pas du tout adhéré à l'univers de ce comics qui cherche à démonter les contes de fées. Le personnage principal est une petite fille qui cherche à sortir de cet univers impitoyable. Les dessins, les couleurs et la violence des personnages en font un ramassis de vomi de licorne. A mes yeux, cela n'a ni de sens artistique ni d'intérêt pour l'histoire. 

Commentaires

  1. Eh bien, The End m'intéresse beaucoup, et j'ai découvert aussi Sous les bouclettes qui a l'air tellement émouvant. Merci pour ces idées :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je t'avoue avoir pleuré à la fin de Sous les bouclettes tellement la bd a résonné en moi. Des années après, j'en garde un souvenir vivant. Quant à Zep, autant je n'aime pas Titeuf autant ses "one-shot" sont à chaque un vrai régal et c'est d'autant plus vrai avec The end. Si tu as l'occasion je t'en souhaite une belle lecture :)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire