Comme vous l'avez sans doute remarqué, je ne prends plus le temps de publier mes avis lectures des bandes dessinées et mangas. Je vais essayer de rattraper tout cela dans des rétrospectives bimestrielles dont voici le premier numéro. Bonne lecture !
Les filles de Salem de Thomas Gilbert (Dargaud, 2018)
Voici une bande dessinée dans l'air du temps présentant une autre vision des procès de Salem en 1692. Le ton y est plus féministe que la pièce de théâtre d'Arthur Miller sur le même sujet, Les sorcières de Salem. Toutefois, les deux versions restent assez glaçantes où il est difficile de voir ces femmes dénoncées, humiliées et tuées au nom du communautarisme et de la religion. Terrifiant mais nécessaire pour ne pas oublier qu'au moindre conflit, ce sont les droits des femmes qui en prennent un sacré coup.
Le maître des livres, tomes 1 à 4 de Shinohara Umiharu (Komikku, 2014)
Voilà un titre qui m'a beaucoup intrigué même si j'ai mis longtemps à me décider à le lire car je voyais les tomes paraître et plus il y en avait et moins je me suis précipitée pour le lire. Plus sérieusement, le quinzième tome vient de paraître et je ne suis pas sûre d'en continuer la lecture. S'il y a des moments assez tendres, le reste de la lecture n'a pas su attiser ma curiosité et me donner envie de continuer la lecture. J'ai trouvé les personnages assez fades même si le message autour de la lecture est très beau.
Alex+Ada, tomes 1 à 3 de Jonathan Luna & Sarah Vaughn (Delcourt, 2016)
Une série en trois tomes de comics d'anticipation style Black Mirror. J'ai aimé. C'est beau, c'est court et ça prend aux tripes ! Une très bonne surprise qui mérite la découverte.
Olympe de Gouges de Catel & Bocquel (Casterman coll. Ecritures, 2012)
Je ne découvre que tardivement cette bande dessinée sur Olympe de Gouges, une des premières figures féministes françaises qui fut décapitée pour ses idées. Sa vie méritait bien une bande dessinée et cet ouvrage est à la hauteur d'une vie faite de combats et d'idées pour cette héroïne vraiment hors du commun.
Stupor Mundi de Néjib (Gallimard BD, 2016)
Une bande dessinée atypique qui raconte l'histoire de Hannibal Qassim El Battouti et de sa famille. Il cherche depuis des années comment imprimer une image dans la durée - ce qu'on appelle nous la photographie. Mais, en avance sur son temps, puisque nous sommes au XIIIème siècle. Le scientifique a bien du mal à légitimer ses recherches puisque le monde est divisé entre les guerres de religion - islam et christianisme - et les sciences. Une belle lecture qui dénonce l'intégrisme religieux.
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres d'Emil Ferris (Monsieur Toussaint Louverture, 2018)
Un roman graphique incroyable autant sur la forme que sur le fond qui en fait une véritable pépite. C'est sans contester la meilleure découverte de ce début d'année. Une histoire sombre mais dans laquelle on plonge rapidement grâce aux dessins magnifiques d'Emil Ferris. Une vraie pépite.
Garçon manqué de Liz Prince (ça et là éditions, 2014)
L'histoire autobiographique de Liz Prince, de son enfance, son adolescence à sa vie de jeune adulte où elle s'est toujours senti comme étant un "garçon manqué". Elle ne s'est jamais reconnue dans ce que la société attendait d'elle en tant que fille. De la douleur du regard des autres aux préjugés sexistes liés au genre. C'est éclairant.
Éloge de la névrose en dix syndromes de Leslie Plée (Delcourt coll. Tapas, 2015)
Je pense avoir lu une grande partie des bandes dessinées de Leslie Plée et à chaque fois, je m'y suis retrouvée. Cette bande dessinée ne fait pas défaut. J'aime toujours autant l'humour, les thèmes abordés et les dessins de l'autrice. Elle y parle des névroses dans lesquelles je me suis entièrement retrouvée... Je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes.
Bizarrama culturologique de Marion Montaigne (Delcourt, 2015)
Une bande dessinée dans la même veine que la série des Tu mourras moins bête, écrite et dessinée par la même autrice. Néanmoins, j'ai trouvé cette BD beaucoup moins intéressante et moins drôle que les opus de la série citée ci-dessus. Un rendez-vous manqué.
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