[ Soleil vert de Harry Harrison ]

Auteur : Harry Harrison
Genre : science-fiction, littérature américaine, anticipation
Editions J'ai lu
Coll. Nouveaux Millénaires
Paru en 2014
320 pages



Tandis que l’humanité s’apprête à entrer dans le troisième millénaire, la surpopulation est devenue telle que les ressources naturelles ne suffisent plus à couvrir ses besoins. La nourriture et l’eau sont rationnées, il n’y a plus de pétrole, plus guère d’animaux. Trente-cinq millions de New-Yorkais, pour la plupart sans emploi ni logement, se battent pour survivre.
Andy Rush a un travail, lui. Tous les jours, avec les autres policiers de sa brigade, il part disperser les émeutes de la faim qui se produisent lors de chaque nouvelle distribution de nourriture de synthèse. Alors, qu’importe si un nabab aux activités louches s’est fait descendre ? S’il parvenait à attraper le meurtrier, Andy le remercierait presque pour services rendus…


Il y a quelques années, je regardais à la télévision une diffusion d'un film d'anticipation, un classique de la SF réalisé par Richard Fleischer en 1973, Soleil vert. Il s'agit d'une adaptation d'un roman paru en 1966 aux Etats-Unis. Ce film m'a profondément marqué et lorsque cette édition paraît, j'achète directement l'ouvrage. J'ai tardé à le lire car cela voudrait dire confronter mon bon souvenir du film à ce roman et javais sans doute peur de ne pas retrouver ce que j'avais aimé dans le livre. 

Mais voilà, l'envie de le lire combinée à une lecture commune sur le groupe FB de la Guilde des Lecteurs (si vous voulez le rejoindre c'est ici) m'ont enfin donné le courage de le lire. J'ai commencé ce roman en pleine canicule - celle de juillet - et je dois dire que le temps s'y prêtait et a aidé à entrer rapidement dans l'ambiance du roman. L'auteur parvient à installer le lecteur dans cette ambiance de moiteur, de désordre, de saleté et de pauvreté.

Harry Harrison propose ici un texte d'anticipation incroyablement futuriste et visionnaire pour l'époque à laquelle il l'a écrit. La planète est surpeuplée, les nations ont du mal à nourrir tous leurs habitants et ont également du mal à fournir du travail et des aides aux populations. L'histoire se passe plus précisément en 2019 à New-York et met en scène un policier qui est chargé d'une enquête pour meurtre épineuse, celle d'un magnat de la ville qui trempait dans des malversations politiques. L'auteur dénonce ici l'envers d'une société au bout du rouleau en prêtant la voix à divers personnages venant d'horizons différents : l'enquêteur, une prostituée de luxe, un vieil homme désillusionné et un gamin des rues. Les personnages m'ont semblé si réalistes et crédibles que c'en était presque effrayant. 

Si, comme moi, vous avez vu le film et cherchez à jouer le jeu des sept différences, passez votre tour ! Le film est une adaptation très libre du roman et même les noms des personnages diffèrent. On peut ainsi lire le roman et regarder le film sans pour autant gâcher le plaisir dans l'un ou l'autre. Cela m'a fait penser au roman de Philip K. Dick, Do the androids dream of electric sheep, et l'adaptation très libre de Ridley Scott, Blade Runner avec Harrison Ford. 

En bref, cette lecture est visionnaire et éclairante sur l'écologie et la façon dont les politiques parent d'écologie. Je suis marquée par ce texte autant que le film m'avait marqué des années plus tôt. Alors oui, on peut lui reprocher certaines petites choses, notamment le manque de représentation des femmes dans le récit et les phrases quelques fois - souvent - sexistes qui accompagnent les descriptions de la seule femme présente dans le roman mais il s'agit d'une vision du futur d'un auteur qui lui-même a une vision de son présent telle que la société l'a éduqué, c'est à dire raciste et sexiste. 

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