Auteur : Alexandre Vialatte
Genre : classique, littérature française
Paru en 1982
Première parution en 1928
Lu pour les #68premieresfois
Il n'est pas facile d'être jeune. Sans doute, Erna Schnorr se marie et devient la mère de douze enfants roses, Manuel s'en va chez les soldats et chez les femmes, mais la destinée de Battling est plus singulière. Sans doute était-elle appelée par une âme plus acide et une pudeur plus hargneuse, par un goût prononcé pour la vraie musique militaire et pour Victor Hugo, par des cheveux rouges et des muscles d'homme, par les conseils du vent de cinq heures, le café-bar Mexico, et l'influence de l'art moderne, qui peut agir si gravement sur les pensées et la conduite d'un élève de rhétorique, qui ne s'appelle d'ailleurs pas en réalité Battling, mais Fernand Larache.
L'aventure #68premieres fois me fait découvrir des types de livres vers lesquels je ne me serais sans doute jamais tourné. Alexandre Vialatte et son roman Battling le Ténébreux ne font pas exception, un titre trop classique pour moi dans une collection aux titres exigeants.
Ecrit en 1928, Battling le Ténébreux est un roman sur l'adolescence - cette période trouble de la vie par laquelle on passe toutes et tous et où l'on se construit autant humainement que socialement. Fernand Larache, dit Battling le Ténébreux, est un personnage en conflit avec ses émotions. Son intérêt pour une femme de son village, Erna Schnorr, le perturbe autant que sa relation avec l'autorité représentée par un chef d'établissement scolaire autocratique et d'un autre temps.
Un autre temps, voilà sans doute ce que je retiendrais de ce roman. Certes le propos du livre, l'adolescence, n'a pas évolué - un ado peu importe l'époque reste un ado - mais la langue, elle, évolue et Alexandre Vialatte a tout de l'écrivain classique dans sa maîtrise du vocabulaire, un vocabulaire d'un autre temps lui aussi. Rien de péjoratif là-dedans puisque ce roman reste très moderne dans sa façon de dépeindre l'adolescence du narrateur et de ses amis, so 2020. Dramatique et dans l'excès, Battling subit la vie, l'ennui, l'attirance, ses amitiés et sa famille.
Avec une certaine nostalgie - mélancolie ? - le narrateur et ami de Battling raconte leur adolescence, du moins un temps de leur adolescence, entre bêtises, conflits et franche camaraderie.
En bref, ce n'est sans doute pas un roman qui m'a marqué, qui me marquera mais je dois dire que, curieuse de nature, j'aime découvrir ce genre de romans qui élargissent sans forcément que je m'en rende compte mon horizon littéraire. Pour le coup, Alexandre Vialatte écrit certes d'une manière assez vieillie mais le fond reste très moderne presque un siècle plus tard.
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