Autrice : Amélie Cordonnier
Genre : littérature française, contemporain, drame
Paru le 11 Mars 2020
272 pages
"Paupières closes coupées au canif, lèvres parfaitement dessinées, l'air imperturbable. Royal même. Au début, elle a cru qu'il lui plaisait, ce petit. Seulement voilà, cinq mois plus tard, elle a changé d'avis. Ça arrive à tout le monde, non ? Elle voudrait le rapporter à la maternité. Qui n'a pas un jour rendu ou renvoyé la chemise, le pantalon, le pull, la ceinture ou les chaussures qu'il venait d'acheter ? " Que fait cette tache, noire, dans le cou de son bébé ? On dirait qu'elle s'étend, pieds, mains, bras, visage. Mais pourquoi sa peau se met-elle à foncer ? Ce deuxième enfant ne ressemble pas du tout à celui qu'elle attendait. Aucun doute, il y a un loup quelque part.
Tabou. Peu de romans osent parler des défaillances maternelles et plus particulièrement le désamour d'une mère pour son enfant. Amélie Cordonnier livre ici un second roman effroyable où elle écrit sur ce thème dur et tabou en mettant en scène une mère de famille au bout du rouleau après la découverte d'une tâche de métissage chez son fils. Elle a de plus en plus de mal à gérer tout ce que cette tâche recouvre : secret de famille, le regard des autres, le poids sur les mères … Elle se pose 1001 questions et plus elle se pose des questions et moins elle parvient à toucher et à prendre soin de son nouveau-né, cet enfant si différent de ce qu'elle avait imaginé …
Oui, je vous l'avoue sans mal …. Ce roman n'est pas pour moi. Depuis ma lecture du roman de Carole Fives, Tenir jusqu'à l'aube, j'ai du mal avec les romans sur la maternité - cela dit sans doute beaucoup de choses sur moi. Pourtant, ce livre est utile mais je n'ai pas réussi à m'émouvoir par cette mère maltraitante. Elle m'a agacé et ne m'a pas ému ; du coup, le livre étant de son point de vue, je n'ai pas su rentrer dans l'histoire et m'en imprégner comme j'aime le faire. Alors oui, le propos est dur mais pour moi, il n'a que ça : la dureté - bon d'accord, il a aussi l'originalité de lever un tabou, une face de la maternité que tout le monde tait (rapport à ce bullshit d'instinct maternel).
En bref, même si je suis passée à côté, je comprends que ce roman a bousculé plus d'un lecteur et je reconnais son originalité ainsi que la nécessité d'un tel roman dans le paysage littéraire français. En tant que lectrice, je n'ai pas réussi à m'y retrouver mais en tant que femme, je trouve ce genre de roman important.
"Ici règne la brigade des tabous. Attention, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous ! La maternité, c'est sacré." p. 65
Commentaires
Enregistrer un commentaire