Autrice : Gabriella Zalapi
Nationalité : anglaise, suisse et italienne
Genre : littérature contemporaine
Paru en janvier 2019
112 pages
Lu pour les #68premièresfois
Grâce aux 68 premières fois, je découvre un roman court mais Ô combien puissant. Gabrielle Zalapi fait parler Antonia, une jeune femme issue de la bourgeoisie mariée à un homme qu'elle n'aime pas, la trentaine dans les années 1960. Confrontée à l'ennui et la solitude que lui inspire ce mariage, elle replonge dans ses souvenirs et dans les relations qu'elle a entretenues avec ses proches et en particulier la relation assez conflictuelle qu'elle a entretenue avec sa mère.
Utilisant le journal intime, Gabriella Zalapi utilise la voix d'Antonia pour livrer un portrait de femme en proie avec les convenances de son époque et de son éducation. Elle n'est pas sûre d'aimer son fils et a envie de se sauver de ce quotidien qui l'ennuie, l'asphyxie et la place dans un rôle qu'elle ne veut pas, celui de maîtresse de maison. C'est Nonna, sa grand-mère, qui va lui permettre pendant un temps de s'évader dans les souvenirs familiaux à travers des photographies et des courriers qui lui rappellent son enfance et dévoilent un peu plus sa famille pendant et après la seconde guerre mondiale.
J'ai été subjuguée par ces extraits de journaux intimes. On ressent l'intensité autant que l'émotion d'Antonia sur ce qui a fait et ce qui fait sa vie grâce à l'écriture tout en pudeur de Gabriella Zalapi. Ce roman se lit d'une traite tellement la force que récit et de la voix d'Antonia captivent et absorbent.
En bref, une petite pépite dont on ne peut ressortir qu'émue. Émue par la force, l'intensité, l'intimité, l'incompréhension et finalement la solitude d'une jeune femme enfermée dans un rôle d'épouse et de mère qu'elle n'a pas forcément voulu...
"Je ne sais plus si je suis capable d'être une mère pour mon fils. Franco, de son côté, continue avec ses petites mesquineries quotidiennes. Avec lui, je suis réduite à un être utile lorsque je ne suis pas incommodante. Je dois m'extirper de là et résister aux mots castrateurs de Vati :"Laisse tomber tes rêves. On ne peut pas tout avoir". "p. 29
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