Nationalité : franco-mauricienne
Genre : fiction historique, littérature francophone
Paru en janvier 2020
256 pages
Prix Maison de la Presse 2020
Lu pour les #68premieresfois
Septembre 2018. Pour Joséphin, l'heure de la justice a sonné. Dans ses yeux, le visage de sa mère…
Mars 1967. Marie-Pierre Ladouceur vit à Diego Garcia, aux Chagos, un archipel rattaché à l’île Maurice. Elle qui va pieds nus, sans brides ni chaussures pour l’entraver, fait la connaissance de Gabriel, un Mauricien venu seconder l’administrateur colonial. Un homme de la ville. Une élégance folle.
Quelques mois plus tard, Maurice accède à l’indépendance après 158 ans de domination britannique. Peu à peu, le quotidien bascule et la nuit s’avance, jusqu’à ce jour où des soldats convoquent les Chagossiens sur la plage. Ils ont une heure pour quitter leur terre. Abandonner leurs bêtes, leurs maisons, leurs attaches. Et pour quelle raison ? Pour aller où ?
Après le déchirement viendra la colère, et avec elle la révolte.
Quelle lecture incroyable entreprise pour les #68premieresfois ! Je ne me serais sans doute jamais dirigée vers elle si je n’avais été mue que par ma volonté propre mais voilà, le destin a mis ce roman entre mes mains et quelle émotion !
Dans l'archipel des Chagos, près de Madagascar dans l’océan indien, on y vit simplement. Mais, dans les années 1960, la politique mauricienne, en réclamant un référendum pour l'indépendance, bouleverse la vie des insulaires. L'archipel des Chagos est donnée aux Etats-Unis qui veulent un archipel vidé de ses habitants. Marie-Pierre Ladouceur, jeune chagossienne, subit à ses dépens ce que cette indépendance va déclencher. Le quotidien des habitants des Chagos est bouleversé ainsi que leur manière de vivre. Le destin les mène sur un chemin qu’ils n’auraient jamais envisagé franchir, un chemin fait de violence.
Dans ce roman publié au début de l’année 2020, Caroline Laurent reprend cet événement historique qui a bouleversé la vie de milliers de personnes et qui pourtant est méconnu de nos jours. On y voit la brusquerie, la violence, la trahison ... et l’amour. Grâce à une double temporalité qui repose à la fois sur la vie de Marie-Pierre et sur celui de son fils qui revient des années plus tard sur la terre de ses ancêtres, on comprend l’impact de cette indépendance mauricienne sur les îles alentours comme les Chagos.
De plus, on se laisse complètement emporter par l’exotisme autant que par les drames vécus par les personnages. Tout sonne authentique et incroyablement réaliste. On ressent d’autant plus le travail de documentation entrepris par l’autrice pour rendre son récit aussi cohérent et authentique que possible. On s’évade, on vibre, on est à bout de souffle, révolté.
En bref, un petit coup de cœur pour ce roman puissant, bouleversant d’authenticité et qui donne envie de s’informer un peu plus sur l'histoire de ces îles que l’on connaît finalement si peu et sur cette période de décolonisation absolument fascinante quoique douloureuse pour les peuples…
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