[ Sale gosse de Mathieu Palain ]

Auteur : Mathieu Palain

Nationalité : française

Genre : contemporain, littérature française

Editions L'Iconoclaste

Paru en août 2019

349 pages


Nés sous la mauvaise étoile. Louise est bien jeune lorsqu'on lui retire la garde de son bébé, Wilfried. Le garçon est placé dans une famille d'accueil. Elle vient le voir. Mais bientôt ses visites s'espacent. Des mères comme Louise, ils en rencontrent tous les jours. Le service de protection judiciaire de la jeunesse voit défiler les destins brisés de ceux qui, plus fragiles que d'autres, sont à la marge de la société. Lorsqu'ils recueillent Wilfried, ils ne savent pas encore qu'ils le reverront quelques années plus tard. Sale gosse nous entraîne dans le quotidien de ces héros ordinaires. Qui, à grand renfort de courage, tentent le tout pour le tout pour sauver ce qui peut encore l'être.


Après avoir fini ce roman, j'ai appris qu'il s'agissait d'un premier roman et quel premier roman ! Mathieu Palain s'est immergé dans un service de PJJ - protection judiciaire de la jeunesse - pour donner vie et voix à Wilfrid, un adolescent placé depuis l'enfance, et à Nina son éducatrice. Wilfrid n'est pas un mauvais bougre ; il est juste un adolescent en colère qui fait les mauvais choix car n'arrive pas à trouver les mots à mettre sur cette colère. Une série de mauvais choix amène Nina à devenir son éducatrice et à s'occuper de lui : un lien se crée entre eux, un lien que Wilfrid n'a jamais su créer avec sa famille d'accueil.

On sent que Mathieu Palain s'est documenté sur ce service et sur les personnes qui y travaillent comme ceux qui ont besoin d'un tel service. Le roman sonne authentique grâce à ces personnages humains, fragiles et forts à la fois. On y voit la cruauté de l'administration, les répercussions sur la vie de jeunes déjà fragilisés et surtout on y voit la force des travailleuses et travailleurs qui côtoient chaque jour la détresse, la violence et l'injustice. 

En bref, Mathieu Palain signe un premier roman qui résonne et donne voix à ceux qu'on n'entend pas, ceux qu'on marginalise, ceux qui luttent pour être intégrés à la société : efficace, maîtrisé, brut. 


p.141

Il refuse de réussir comme s'il rejetait l'avenir.

p.155

L’avenir, vous pouvez le prendre par tous les bouts, face à un gamin de seize ans qui a décidé de vivre au jour le jour, c’est un mot qui ne veut rien dire.

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