[ Lucien de Sabine Du Faÿ ]

Autrice : Sabine Du Faÿ

Nationalité : française

Genre : jeunesse, tranche de vie

Oskar éditeur

Paru en 2022

141 pages

Lucien, né de père inconnu, a une enfance difficile. Sa mère qu'il adore a été internée dans un hôpital psychiatrique. Pré-ado déraciné, écorché vif, il se retrouve ballotté de famille d'accueil en famille d'accueil. Devenu un objet qu'on déplace, il se perçoit comme un éternel étranger. Un intrus. Rebelle, il fugue et flirte avec la délinquance. Marqué par ce passe chaotique, réussira-t-il à s'en sortir, et à réaliser son rêve ?

Une couverture bien kitsch pour un roman jeunesse moralisateur qui cherche à parler de trop de thèmes différents sans les creuser. Voilà comment je pourrai résumer cet avis lecture pour ce roman qui m'a déçu. 

L'histoire commençait bien puisque Lucien raconte la vie de Lucien, jeune garçon qui a été enlevé à sa mère toxicomane quand il était encore plus jeune et qui depuis volette de famille d'accueil en famille d'accueil. Ne trouvant pas sa place dans ces familles ni à l'école, il est en colère et fugue à plusieurs reprises. Sa dernière escapade l'amène chez un pédopsychiatre qui va l'aider à retrouver sa mère internée en hôpital psychiatrique. Lors d'une autre fugue qui lui vaudra de se retrouver en orphelinat, il trouve un chien aussi jeune et aussi triste que lui. I tombe de suite sous le charme de la boule de poil et va tout faire pour ne pas en être séparé … 

Un résumé large qui ne pointe pas du doigt les défauts que je lui ai trouvé… Alors, qu'est-ce qui a cloché ici ? 

Déjà, trop de thèmes ! Sabine Du Fay a voulu parler de beaucoup de choses fonçant tête baissée vers l'artificialité de certains thèmes ; c’est-à-dire qu'ils sont amenés, mentionnés et après on n'en reparle plus du tout (ex : les familles d'accueil et le fonctionnement des services à l'enfance). Elle montre leurs dysfonctionnements mais n'explique rien alors que c'est un roman jeunesse qui s'adresse à des enfants qui voudraient en savoir davantage sur le sujet. Là je ne mentionne qu'un des thèmes qui manquaient de profondeur mais il y en a d'autres que je ne vais pas lister. 

Autre point qui m'a gêné : les petites piques moralisatrices à droite à gauche telles que : la drogue c'est mal ! Ou bien encore il faut bien travailler à l'école ! … Autant vous dire que ces petites morales arrivent comme un cheveu sur la soupe et n'apporte rien à l'histoire. Sur le fond je suis d'accord forcément mais pour la forme, là ça coince ! Quand j'ai lu ces passages, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à un adulte qui bouge le doigt en disant cela … Crédibilité zéro. 

Dernier point et j'arrête promis ! D'habitude à la fin des romans traitant de faits de société, j'adore lire les bibliographies, sitographies, dossiers documentaires et entretiens que l'on peut y trouver. Mais là l'entretien avec un pédopsychiatre est certes intéressant pour des adultes mais quand je me mets dans la peau d'un jeune lecteur, là ça coince à nouveau. Le langage n'est pas adapté, le vocabulaire non explicité et finalement les questions sont trop travaillées. Je ne vois pas en quoi cet entretien peut aider les jeunes lecteurs, public cible de ce roman… 

En bref, assez déçue par ce roman, je vais avoir du mal à le recommander malgré un thème fort qui peut intéresser le lectorat cible, la forme n'est pas au rendez-vous et pour ne parler qu'à titre personnel, cela m'a rebuté !