Nationalité : française
Genre : fiction historique, jeunesse, fait de société
Paru en septembre 2021
112 pages
L'Enfer raconte l'histoire bouleversante d'Ahmed, 19 ans, envoyé dans un bagne en Guyane pour avoir enfreint un couvre-feu en Oran. Travail forcé, maladies et violence sont son quotidien, tuant petit-à-petit son espoir d'en ressortir. Jusqu'au jour où, alors qu'il travaille père d'un hôpital, il voit une petite fille pleine de vie avec son père. Celle-ci lui rappelle sa jeune sœur et il se rattache à elle chaque jour pour continuer à vivre malgré l'horreur qu'il vit.
Avec une écriture tranchée, Marin Ledun raconte bien l'inhumanité et la cruauté de ces camps de prisonniers qui étaient légion au XIXème siècle. Ahmed est un personnage assez touchant car il est plongé dans ce lieu plein de désespoir et de mort pour une raison qui, en comparaison, paraît bien anodine. Il est touchant aussi parce qu'il se rattache à tout ce qu'il peut pour continuer d'espérer, espérer revoir son pays comme sa sœur.
Cependant si 'histoire est touchante, l'enfer des prisonniers palpable, une scène m'a parue un peu déconnecter du reste, voire un peu étrange. Dans cette scène, il décrit la petite fille d'à peine dix ans qui, de ses propres mots, ressemble à sa sœur mais quelques pages plus tard, il s'imagine fréquenter la petite fille quand elle deviendra femme et qu'il sera libre… C'est bizarre non ? S'imaginer vouloir fréquenter une enfant alors qu'elle ressemble à sa sœur.
En bref, un récit impitoyable, dur sur la vie d'un bagnard du XIXème siècle en Guyane qui cherche à survivre dans un quotidien qui en a fait lâcher plus d'un. La rencontre d'une petite fille qui change tout et rien à la fois. C'est émouvant malgré le petit bémol relevé plus haut. Pour le coup, on est sur un texte court, brutal et surtout très immersif. On se retrouve à ressentir l'espoir, le désespoir comme la tristesse d'Ahmed.
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