Le duel littéraire #3

Bonjour tout le monde, 

Etes-vous prêt.e.s pour le nouveau duel littéraire ? Leur but : présenter deux ouvrages et les confronter en prenant pur prisme un thème commun. Ce mois-ci, on confronte : 

deux satires qui parlent de la Genèse (Adam, Eve et compagnie)

Le thème est très spécifique mais c'est en tombant sur la BD Déesse d'Aude Picault dans ma bibliothèque qui m'a donné envie de la comparer au roman de Mark Twain, Journal d'Adam Journal d'Eve


Déesse d'Aude Picault

Attention, érotisme dans l'air avec cette BD parue dans la collection des éditions Requins Marteaux qui porte bien son nom, BD Cul. Aude Picault reprend le mythe de Lilith, d'Adm et d'Eve pour mettre en son cœur le plaisir féminin et le tabou qui l'entoure (la religion tout ça tout ça). C'est efficace, ça soulève quelques interrogations et met un peu la femme sur le devant de la scène de la Genèse, et pas que en tant que pécheresse. Rafraîchissant.

Journal d'Adam, Journal d'Eve de Mark Twain

Mark Twain, je l'ai découvert dans ce roman. Il tourne la Genèse en dérision, se moquant d'un côté d'Adam et de l'autre d'Eve. On y sui leur deux journaux intimes, nous plaçant dans leur tête d'abord dans le jardin d'Eden puis sur Terre. De leur rencontre à leur vie commune, Mark Twain décortique et surtout nous montre un autre Adam et une autre Eve que ceux représentés dans la Genèse. 

Deux coups de cœur et deux œuvres irrévérencieuses pour notre plus grand plaisir, alors les départager dans ce duel littéraire est compliqué. Les deux sont très différents dans la manière de parler de ces personnages sacrés. 

Mark Twain, dans Le Journal d’Adam et Ève, s’amuse doucement avec le récit biblique, sans jamais vraiment le heurter — c’est tendre et ironique,  Aude Picault, elle, joue la carte de l’irrévérence beaucoup plus frontalement dans Déesse, en dynamitant les figures divines pour dénoncer les dérives patriarcales. L’un invite à sourire de notre humanité commune, l’autre à rire jaune des systèmes qui l’enferment. Tous les deux désacralisent, mais pas avec la même intention ni la même énergie : Twain apaise, Picault secoue. Ce sont deux regards malicieux sur le sacré, l’un feutré, l’autre incendiaire — et c’est ça qui les rend aussi intéressants à mettre en regard dans  ce duel littéraire. 

Mais comme il le ne doit en rester qu'un ! Roulement de tambour .... pour Déesse d'Aude Picault, un ton moderne et audacieux pour dézinguer une vision de la Genèse (la vision sacrée des textes en tout cas). 

Et vous qu'auriez-vous choisi entre les deux ? SI vous ne les connaissez pas encore, n'hésitez pas à les lire car ils valent chacun à leur manière le détour. 

Commentaires

  1. Je ne connaissais aucun de ces livres mais le côté irrévérencieux me plaît bien :)

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  2. Article très intéressant ! Je pense que c'est vers le premier que je me tournerais ! ^^

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