[ La première fois, on pardonne d'Ahmed Kalouaz ]



Résumé


Elodie, une jeune fille qui passe les vacances chez sa grand-mère, revit les souvenirs de son enfance à travers les photos collées dans des albums. Elle y recherche le bonheur, y'en a-t-il vraiment eu dans cette famille où le père bat la mère et où la mère protège le père. 



Mon avis


Pour ce samedi J- 16 de Noël, je reste en littérature jeunesse et je vous propose un nouvel avis sur Ahmed Kalouaz (auteur dont je vous ai déjà parlé la semaine dernière). C'est cette fois-ci avec ce très court récit, à peine 90 pages que je vous reviens. 
Pour cette lecture, je suis partagée entre la déception et le pincement au coeur (même si c'est un très mauvais terme). Étrange mélange me diriez- vous, je vais vous expliquer pourquoi. 

Tout d'abord, l'histoire est comme vous avez pu le comprendre par le synopsis, l'histoire d'une adolescente (la quinzaine) qui a quitté le logement familial après la désertion de sa mère, femme battue. Etant chez sa grand- mère elle farfouille dans les albums photo afin de retrouver les traces de ses blessures sur les photographies. Elle se pose des questions : pourquoi personne ne l'a remarqué ? pourquoi personne n'a aidé sa mère ? 
Ce qu'elle essaie de trouver en plus de ces réponses, c'est le bonheur. A-t-il été là avant que tout ne commence ? A-t-elle fait partie d'une famille heureuse ? 

C'est donc au travers ses souvenirs, que l'on voit l'héroïne Elodie essayant de se reconstruire, d'oublier et surtout de comprendre comment cela a pu arriver. Le ton de cette quête est très simple, très doux mais également très mélancolique. On la suit à travers cet été-là où avec l'aide de sa grand-mère, elle va partir à la quête d'elle même et de ce bonheur. Après tout, tout le monde y a le droit. 

Elodie va même demander à sa grand- mère l'autorisation de consulter un psychologue. Avant chaque séance, elle sélectionne, parmi ses souvenirs, ce qu'elle va décider de dire. Elle est comme brisée par le silence qui l'a entouré toute sa vie. Se taire pour survivre et tenter de ne pas être blessée par les bleus de sa mère, voilà ce qu'elle a tenté de faire. Toutefois, un point négatif reste à noter. Il s'agit de la lenteur de la narration, rien ne se passe véritablement et le récit s'arrête sans qu'il n'y ait une résolution au problème soulevé tout au long du roman. Aussi, Elodie est un personnage dont la mentalité nous est dépeint par une narration interne à la troisième personne : je n'ai pas réussi à m'attacher à elle. Beaucoup trop de pathos pour créer une émotion et cela m'a tenu éloigner du texte. Je n'ai pas réussi à me fondre dans le texte ni de ce fait à en apprécier le sujet. 

En bref, ce récit à la première personne est un joli texte centré sur un personnage qui se bat contre ses démons et qui tente à tout prix de se reformer. Elle essaie de comprendre, mais personne ne répond à ses questions. Elle va donc tenter de le faire seule et c'est pour cela que du début jusqu'à la fin, on est maintenu dans cette atmosphère. On la suit dans sa quête de la vérité où avec l'aide de ses souvenirs et des photos, elle va tenter  de comprendre ce malheur qui était toujours mélangé au bonheur : sa mère, même après avoir été rouée de coups, tente de garder la face face à ses enfants et elle leur sourit. D'un sourire triste, mélancolique mais tout de même un sourire.  

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