Scénariste : Xavier Bétaucourt
Dessinateur : Olivier Perret
Genre : documentaire, bande dessinée
Editions Delcourt
Collection Encrages
Paru le 6 septembre 2017
126 pages
Dessinateur : Olivier Perret
Genre : documentaire, bande dessinée
Editions Delcourt
Collection Encrages
Paru le 6 septembre 2017
126 pages
Mon avis
Quelques jours à vivre est un documentaire sous forme de bande dessinée, où les auteurs n’ont pas hésité à mettre les mains dans le cambouis pour renseigner leurs lecteurs sur les unités de soins palliatifs. Ici, ils nous racontent le quotidien des soignants et des patients de l’hôpital de Roubaix. Entre soins et présence, le personnel ne travaille pas dans cette unité sans y avoir réfléchi avant : ils sont là pour leurs patients, les assistant dans leurs derniers moments de vie tout comme ils sont présents pour ceux qui restent : les familles.
Cette bande dessinée a une visée informative et d’emblée, on le voit. Toutefois, sans exagération et sans pathos, les auteurs parviennent à délivrer un reportage très sensible. En montrant l’envers du décor de cette unité, ils montrent l’humanité nécessaire au soin et révèlent des faits - chiffres à l’appui - qui sont encore bien tabous dans notre société : mort assistée, euthanasie, aide aux familles et aux malades entre autres …
Les auteurs n’hésitent pas non plus à confronter les politiques budgétaires des hôpitaux aux rôles des soignants auprès des malades. Dans ces témoignages, on ressent la fatigue des professionnels de santé face à une réalité qui les pousse de plus en plus à bout : le sous-nombre des effectifs des employés de garde et la confrontation aux malades en phase terminale et à leurs familles. Mais autre que la souffrance, on y voit l’accompagnement, l’écoute et bien sûr le soin. Tout un dispositif est mis en place dans cette unité afin d’assurer aux malades, la mort la moins douloureuse et la plus paisible possible.
En plus de ces témoignages bouleversants et assez tendres, les auteurs ont fait un travail de fourmi pour reconstituer l’histoire des unités de soins palliatifs. Pour cela, ils n’hésitent pas à revenir sur la conception de la mort et son évolution dans la société. D’ailleurs, les premières pages s’ouvrent sur le récit d’une tradition indonésienne qui consiste à honorer les morts en les exhumant et les toilettant le temps d’une journée. D’autres pages du même acabit révèlent d’autres conceptions sur la mort ; je pense notamment aux quatre pages concernant deux sœurs, au XIXème siècle, se sont prétendues médiums, pouvant communiquer avec les personnes décédées.
En bref, un reportage dessiné qui montre la vie d’une unité longtemps décriée dans le monde médical et qui trouve sa place dans les hôpitaux français tout en étant mise constamment à l’écart. Ces témoignages révèlent avec pudeur la vie des soignants, leur quotidien tout comme ils racontent les derniers jours de leurs patients. A lire quand on s’intéresse au monde médical et quand on souhaite comprendre la vie dans les hôpitaux français.
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