[ Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale de Titiou Lecoq ]

Ecrit par Titiou Lecoq
Genre : Essai
Editions Fayard
Collection Documents, Témoignages
Paru en octobre 2017
260 pages

Et si le nouveau combat féministe devait se jouer pour chacune et chacun chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale  ? Et si, pour une fois, on commençait par nous  ? Par son récit enlevé et documenté, Titiou Lecoq nous offre la voie d'une émancipation. Après avoir lu son livre, vous ne ramasserez plus une chaussette qui traîne par terre. Mieux, vous le vivrez bien.

Comment ai-je pu passer à côté de cet essai de Titiou Lecoq, publié chez Fayard ? C’est simple, un titre racoleur et une couverture qui n’ont pas du tout su attirer mon regard de lectrice. Puis, au détour d’une conversation, on me parle de ce livre qui s’avère finalement être un essai qui "pourrait plaire à mon âme de féministe". AH ! Pourquoi pas alors ? Je l’ai donc finalement lu - que dis-je - dévoré en un après-midi.

Bien loin du ton vindicatif ou provocateur d’autres essais sur le même sujet, Titou Lecoq livre ici une réflexion sociologique tout à fait intéressante sur ce qu’est d’être femme aujourd’hui. Elle n’hésite pas à dénoncer les préjugés imposés par la société sur les femmes, le corps des femmes et la place des femmes au foyer comme dans l’espace public. Elle dresse d’abord un bilan tout à fait personnel puis étaye ces anecdotes par des faits d’actualités ou des enquêtes qui révèlent l’état des lieux en France - et quelquefois, plus rarement abordés, à l’étranger - de la condition féminine dans la société.

Bien avant l’idée de charge mentale, développée et popularisée dans la bande dessinée d’Emma Un autre regard, Titiou Lecoq démontre par des faits du quotidien ou par des propos qu’on entend tout aussi régulièrement que l’égalité est bien loin d’être acquise dans les mentalités y compris chez les hommes qui se disent acquis à la cause des femmes. Quant à d’autres, ils ne ressentent pas cette inégalité et donc la minimisent quitte à décrédibiliser la parole des femmes dans l’espace public, notamment dans les médias.

A la fin de cet essai, Titiou Lecoq livre une bibliographie assez conséquente réunissant toute la documentation utilisée pour l’écriture du livre ; on y voit certaines autrices incontournables dès qu’il s’agit de féminisme mais on y voit également des articles récents issus autant de la sphère médiatique que de la sphère de la recherche en sociologie.

En bref, Titiou Lecoq offre un essai complet, très simple à aborder et non dénué d’humour pour aborder un fait de société, qui n’est certes pas nouveau mais, pour lequel on ne peut plus se permettre de passer à côté en fermant les yeux et en scandant bien fort qu’il n’existe pas - ou plus. C’est un ouvrage à mettre entre toutes les mains, à laisser traîner sur la table basse et à offrir à toutes ses copines.