Auteur : Don Carpenter
Genre : contemporain, littérature américaine
Editions Cambourakis
Paru en janvier 2019
208 pages
Genre : contemporain, littérature américaine
Editions Cambourakis
Paru en janvier 2019
208 pages
Lorsque Irwin Semple sort de l’asile psychiatrique de Cannon après dix-huit ans d’internement, il a trente-cinq ans, doit refaire – ou plutôt commencer – sa vie, la tête pleine de souvenirs adolescents encore à vif. À force de persévérance, il parvient vaille que vaille à se réinsérer, jusqu’au jour où il croise Harold Hunt, ancien leader d’un clan qu’il rêvait d’intégrer au lycée. Irrémédiablement associée au tragique événement qui a conduit à son internement, la vision de Harold déclenche un nouveau choc chez Semple.
Cette année, j’ai envie de découvrir des romans publiés par des maisons d’édition dont on n’entend pas forcément parler et le mois dernier, j’ai découvert un peu par hasard - merci le butinage en médiathèque - ce roman de Don Carpenter.
C’est un roman assez court mais d’une force brutale comme on en lit trop peu. On y suit Irwin Semple, un homme qui vient de passer dix-huit années de sa vie dans l’asile psychiatrique de Shannon. Il a maintenant trente-cinq ans et doit refaire sa vie dans un monde qui a continué à évoluer sans lui. Très vite, il va trouver ses marques et commencer une routine en tant qu’ouvrier. Très solitaire, il continue malgré tout à vivre en marge de la société et à observer les personnages qui gravitent autour d’eux. De ces années d’internement, il garde ce côté silencieux. De ses années d’adolescence, avant son entrée à Shannon, il reste un marginal, pas vraiment accepté malgré toute sa gentillesse et candeur même si toléré.
Don Carpenter est un écrivain américain quasiment inconnu en France. On le découvre en 2012 avec la traduction du roman Hard rain falling, paru en 1966 outre-atlantique - traduit en français par Sale temps pour les braves - mais il a véritablement connu le succès avec son tout dernier roman paru à titre posthume grâce au travail acharné de son éditeur, Fridays at Enrico's - Un dernier verre au bar sans nom en version française paru en 2014 chez Cambourakis et paru plus tard en format poche aux éditions 10/18.
Le roman Clair obscur - Blade of light en version originale - est son deuxième roman et a été initialement publié en 1967 aux Etats Unis pour une première traduction en français en 2019 ! Les éditions Cambourakis nous font découvrir un écrivain humaniste qui sait dépeindre la différence dans une Amérique intolérante. Il dépeint dans une atmosphère proche des romans noirs la destinée entre adolescence et vis d’adulte la vie d’un personnage hors norme, presque muet, né dans une famille violente et rejeté par ses camarades comme par le système scolaire qui est soulagé de se séparer de cet élève qui leur pose problème.
On ne peut qu’éprouver de l’empathie pour ce personnage si différent. Taiseux, il devient résilient dans cette vie qui ne veut pas de lui. Personnellement, j’ai découvert à travers ce roman un auteur dont la plume m’a parlé autant qu’elle m’a happée. Dans un style assez brutal, Irwin Semple captive autant qu’il peut écœurer dans certains passages.
En bref, il s’agit d’un roman américain assez frustrant sur la fin - mais ça je vous laisse le découvrir par vous-même - qui reste très beau. L’auteur, Don Carpenter, aborde des thèmes profondément noirs, traités avec une certaine brutalité. Le narrateur ne manque pas d’empathie pour décrire un personnage principal hors norme dont toutes les caractéristiques principales semblent tirées du registre du burlesque - le faciès, le comportement, la personnalité …. Les mots y sont crus et nous montrent la violence d’une société qui abhorre la différence.
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