Genre : littérature anglaise, anticipation
Paru en février 2018
Une femme s’apprête à accoucher au moment où Londres est menacée par une inquiétante et mystérieuse montée des eaux. Elle et R, son mari, doivent fuir avec leur nouveau-né, qu’ils ont baptisé Z. R et la narratrice sont rapidement séparés. Cette dernière prend la mer avec Z et O, une autre femme poursuivant seule son chemin avec son tout jeune enfant. À l’abri sur une île, elles attendent. Que l'inondation et les incendies cessent, que leurs compagnons réapparaissent, que leur vie retrouve son ancien cours. Pendant ce temps, les premières dents de Z percent dans sa bouche espiègle et le lien de plus en plus profond qui le relie à sa mère devient très vite, parmi la confusion et l’incertitude environnantes, le havre le plus sûr.
Acheté l'an dernier pour sa couverture et parce que derrière un extrait du Financial Times le recommande et le compare au roman La route de Cormac MacCarthy, je le sors enfin de ma PAL. Il s'agit du premier roman de Megan Hunter qui avait jusqu'alors écrit de la poésie.
Dans ce roman, on suit la narratrice pendant qu'elle évolue dans un univers post-apocalyptique. Peu de détails nous sont fournis quant à la cause réelle de l'ambiance apocalyptique ; nous sont brièvement décrites des pluies torrentielles et des montées des eaux en Angleterre. La population a paniqué et quitté leurs habitations dans la précipitation, ont dévalisé les centres commerciaux et sont à la recherche d'un refuge. Il en va de même pour notre narratrice, son mari R et son nouveau-né Z que l'on va suivre pendant leur voyage - si on peut appeler cela comme cela.
Si je reconnais volontiers que Megan Hunter manie la langue et les mots avec beaucoup de force et de justesse, je dois pourtant avouer que je n'ai pas réussi à rentrer dans le récit. Megan Hunter a fait le choix de ne pas donner de noms à ses personnages leur attribuant une initiale pour les reconnaître dans le récit. Elle a également choisi d'utiliser la distanciation entre le narrateur et nous-même, le lecteur. Autant ça marche dans le roman de Cormac McCarthy, autant ici je n'ai pas su m'impliquer dans le roman. J'ai totalement été détaché de la vie de la narratrice.
Il faut aussi bien avouer que si le contexte post-apo me plaît, j'ai beaucoup moins aimé le fait que la narratrice parle un peu de son "voyage" et parle beaucoup de son nouveau-né - voire ne parle que de lui, de ses progrès et sincèrement, ça ne m'a pas intéressé.
Du coup, j'ai refermé ce roman en étant légèrement déçue. Je m'attendais à tellement plus, même si je reconnais une qualité d'écriture et du choix des mots qui relèvent le niveau mais j'aurais voulu plus de contexte et une narration moins centrée sur la grossesse, l'accouchement, la vie de couple et la vie de jeune maman…
"Les lignes solitaires sur les tests de grossesse avaient des airs d'échec, une simplicité singulière. J'ai pensé être enceinte chaque fois. Je testais la douleur de mes seins, les pressant du haut de mes bras, au travail, tout en tapant sur le clavier.
Un mois, la ligne la plus fine qui soit sur un test de supermarché. Puis, dix jours plus tard, le sang, comme une maladie, un enterrement.
Je l'ai pleuré, ai posé une main sur mon ventre stérile." pp. 77-78
"On nous dit de ne pas paniquer, la consigne la plus susceptible de provoquer la panique que l'homme connaisse." pp. 81
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