[ Michael K, sa vie, son temps de John Maxwell Coetzee ]

 Auteur : John Michael Koetzee

Nationalité : Sud-Africaine

Traduit par Sophie Mayoux

Editions Points

Paru en 2000

256 pages




Michael K, homme frustre et solitaire, quitte Le Cap accompagné de sa mère et se lance sur les routes. Contrôles, interdictions, combats ne l'empêcheront pas d'accomplir son périple, remontant toujours plus loin au nord, en quête d'une ferme-refuge originelle où il espère vivre paisiblement. Il parvient seul en ce lieu reculé, sa mère n'ayant pas supporté le voyage. A partir de quelques graines retrouvées par hasard, il cultive son champ et crée son petit paradis. Mais la guerre ne s'arrête pas, elle, et bien vite le rattrape. Pourtant, malgré les emprisonnements, la cruauté et le dénuement, Michael K ne se pliera pas aux lois des hommes...


Si vous ne connaissez pas la Guilde des Lecteurs, c'est un groupe facebook de discussion entre lecteurs et depuis une année déjà, un challenge est en cours : celui de découvrir les livres des auteurs et autrices primées au Nobel de littérature. C'est comme cela que je me suis penchée sur cet écrivain sud-africain, JM Coetzee, par ce roman. 

Michael est un pauvre gars simplet qui vit au Cap, en Afrique du Sud, près de sa mère, une femme rustre et malade. Une nuit de combats, Michael et sa mère qui ne peut plus marcher quittent la capitale pour retourner sur les terres d'origine de la matriarche qui souhaite y vivre ses derniers instants. Mais la route elle-même est une aventure et Michael va subir tout ce que l'humain fait de pire : racket, dénigrement, moquerie etc. 

Je dois dire que je ne m'attendais pas à aimer autant ce roman, Coetzee met en scène l'horreur autour de cet homme simple qui n'aime rien tant que la nature et les plantes. Il aime les cultiver, en prendre soin et vivre de leurs récoltes. Si lui ne s'est jamais révolté contre tout ce qui lui arrive et contre toutes ces rencontres de mauvaise fortune, nous on se révolte pour lui. Il accepte tout avec une telle résilience que l'homme simplet devient courage devant la cruauté et l'inhumanité des autres.

Michael K. est touchant et la narration externe choisie par l'auteur ne fait que renforcer cette impression de lumière qui émane seulement Michael, jamais il ne sombre dans l'obscurité des autres personnages, dans leur violence comme dans leur orgueil et leur rapacité. 

En bref, c'est un roman que je vous recommande tant par l'inhumanité comme l'humanité qui s'en dégagent. On n'en ressort pas tout à fait indemne. 

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