Nationalité : française
Genre : contemporain, littérature française
Editions Verticales
Paru en 2006
176 pages
Chloé Delaume livre ici un texte brut où elle incarne la propre narratrice de son histoire, une femme qui pendant presque deux ans va regarder la télévision des années 2000 en continu et décortiquer tous les changements qu'elle observe chez elle : de l'évolution de ses habitudes, de son langage et même de son humeur.
A l'ère de la téléréalité et des émissions qu'elle appelle "téléréalisme", elle analyse presque de manière empirique, à la manière d'une sociologue, l'impact de la télévision dans le quotidien des utilisateurs. En parallèle, elle fait appel aux neurosciences et aux théories comportementales des publicitaires pour réfléchir à ce qu'on connaît des médias, la manipulation de masse.
Non sans l'humour, la dérision et le parler propre à l'autrice, j'ai aimé son approche et son style que j'avais déjà eu l'occasion de lire dans son roman dystopique, Les sorcières de la République et son essai Mes bien chères sœurs.
Immersif, subversif et corrosif pour l'enfant de la TV que je suis. Malgré cela, je trouve que le contenu comme les références ont assez mal vieilli en 2024, à l'ère de l'image et des réseaux sociaux, même si l'on reconnaît des procédés de manipulation du petit écran vers les fils d'actus de nos nouvelles plateformes.
p. 88 : Je vous dis que tout n'est pas si innocent, tout est toujours prévu, oui, je vous le promets, tout est toujours prévu dans l'endroit où j'habite et où vous habiterez, car déjà les parpaings surgissant de vos jachères et partout l'œil de l'Ogre vous traque en salivant. Tout est toujours prévu puisque là où je suis tout ne peut être que prévisible.
En bref, un récit que j'ai aimé lire et qui m'a parlé même si je lui ai trouvé un côté assez dépassé en 2024. j'ai été agréablement surprise par la construction de l'intrigue comme par la chute de l'histoire, totalement inattendue.
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