[ La mort est une femme comme les autres de Marie Pavlenko ]

Autrice : Marie Pavlenko

Nationalité : française

Genre : fantastique, littérature française

Editions J'ai lu

Paru en août 2018

221 pages


Imaginez un monde où personne ne s'éteint. Imaginez un service de soins palliatifs où personne ne succombe. Imaginez un univers où la mort en a ras la faux et fait un burn-out.
Emm n'en peut plus. Un matin, elle s'arrête et s'assoit. Ses bras sont de plomb, elle pèse une tonne, elle ne peut plus se lever. En se laissant aller à son spleen, elle rencontre Suzie, une jeune femme dont la gentillesse va l'émouvoir. Commence alors un périple extraordinaire au cours duquel Emm va découvrir la richesse de la nature humaine.


Ayant beaucoup de mal à lire ces derniers temps, je me suis dirigé vers ce roman car le titre comme la couverture m'ont plu - raisons ô combien futiles :D

Dans ce roman, Marie Pavlenko personnifie la mort qui devient une jeune femme, Emm. Du jour au lendemain, ce personnage n'arrive plus à faire son boulot : faucher les mourants. Victime d'un burn-out, Emm pose sa faux et prend le temps de parler aux humains pour voir ce qu'ils pensent de leur vie, mais aussi beaucoup de la mort. Lors de son cheminement spirituel, elle rencontre Suzie, atteinte d'un cancer en phase terminale, et Anatole, médecin dépassé entre une mère castratrice… et les humains qui ne veulent plus mourir. 

Ce roman est un très bon moment de lecture, plus que je ne l'aurai cru quand je l'ai commencé ! Emm, comme les personnages secondaires, sont à un moment crucial, décisif de leur existence, entre la maladie ou la quête d'une vie. Forcément, tout cela résonne énormément sans pour autant que les personnages nous ressemblent vraiment. Ils sont touchants dans leurs défis comme leurs difficultés. 

En plus de tout cela, malgré des thèmes qui sont loin d'être évidents, Marie Pavlenko arrive à nous émouvoir certes, à faire sourire…et même rire. Il y a beaucoup de dérision autour de la mort comme de la maladie, des émotions et des liens entre humains. On ne reste pas insensible aux personnages comme à leurs dilemmes. 

En bref, un récit original qui m'a fait beaucoup de bien. Les personnages sont touchants autant dans leur détresse que dans leurs questionnements. La rencontre entre les trois personnages est improbable et pourtant on y croit. Je ne ferai qu'un seul reproche : la fin arrive trop subitement et j'ai fini le roman avec pleins de questions en tête sur les personnages, un petit goût d'inachevé pour moi. 


p. 160 : 
- Au fait qu'on ne doit pas avoir peur de mourir car nous sommes des étincelles. Quand nous naissons, nous sommes déjà morts à l'échelle de la planète. Une fraction de seconde, voilà ce qu'est l'homme. 

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