[ Les fins de moi sont difficiles de Hubert Ben Kemoun ]

Auteur : Hubert Ben Kemoun

Nationalité : française

Genre : jeunesse

Editions Flammarion

Paru en 2021

177 pages


Mathilde est prête à tout pour s'intégrer dans son nouveau lycée. Á tout. Quitte à dépasser les limites. Un jour la rumeur se répand, l'accusant d'avoir trahi un de ses amis. Mathilde lutte mais seule, elle ne tiendra pas bien longtemps...

Le talent de Hubert Ben Kemoun pour raconter la période de l'adolescence et ses troubles n'est plus à prouver depuis la sortie de son roman très remarqué : La fille seule au vestiaire des garçons où il explorait le thème du harcèlement et des violences adolescentes. 

Dans Les fins de moi son difficiles, la vie n'est pas simple pour Mathilde, élève de première qui était jusqu'alors invisible aux yeux des autres….jusqu'à ce que Camille et Selma l'intègrent dans leur groupe de copines. Mais, même dans le groupe, Mathilde sent bien qu'elle sur un piédestal et qu'un rien peut la faire chavirer à nouveau dans la solitude et justement, quand elle vacille et montre sa faiblesse, elle subit une vague de violence de la part de ses nouvelles "amies". 

Ce roman est frappant de réalisme, voire un roman qui choque. Il m'a fait penser au roman Silent Boy de Gaël Aymon qui m'a laissé la même impression puisqu'il aborde comme lui le triangle : bourreau, victime, témoin dans le cadre du harcèlement. Ce roman parle aussi -et surtout - de la nécessité pour un adolescent de sentir ce sentiment d'appartenance à un groupe et ce qu'il peut être capable de faire pour ne pas en être éjecté dudit groupe, quitte à accepter l'inacceptable pour "coller" à la dynamique. 

C'est révoltant mais en même temps, on se place du côté de Mathilde qu'on ne peut que comprendre malgré tout, entre sa solitude et sa volonté d'être appréciée. Elle fait par ailleurs le rapprochement entre elle et Emma Bovary qui, elle aussi souhaitait avant tout : voulait aimer, être aimée et être heureuse avec la fin qu'on lui connaît. 

En bref, ce roman adolescent est efficace où je ne lui reprocherai que son manque de correction dans la documentation : Hotel California est un titre des Eagles et non de Supertramp. 


p. 100 : 

Je quitte la pièce aussi outrée que KO. Je ne pense même pas à attraper la poignée de la porte pour la claque derrière moi. Cela aurait fait pourtant un violent vlan, à la taille de ce mal-être que je n'arrive pas à partager. Pas même avec moi. 

Commentaires

  1. Cette volonté d'appartenir à un groupe peut conduire à bien des ravages...
    Merci pour la découverte qui me semble intéressant et encore plus pour des ados.

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