[ La Maître du Jugement dernier de Léo Perutz ]

Auteur : Léo Perutz
Genre : policier, fantastique, littérature germanophone, classique
Editions Zulma
Coll. de poche Z/A
Paru en novembre 2014
224 pages

Résumé

Tout commence dans la bonne société de Vienne, en 1909. Au cours d’un récital privé, on découvre le corps sans vie du célèbre acteur Eugen Bischoff. Les circonstances de sa mort sont pour le moins mystérieuses – suicide provoqué ou meurtre maquillé ? Les soupçons se portent bientôt sur le baron von Yosh, un homme froidement calculateur, étrangement rêveur et notoirement amoureux de Dina, l’épouse de Bischoff. Mais l’enquête menée en secret par Solgrub, membre lui aussi du petit cercle, bascule soudain dans l’irrationnel le plus complet.

Mon avis


En écoutant sans écouter une discussion entre deux collègues, j’ai entendu parler de cet auteur en bien. Lisant très peu de littérature autrichienne - honte à moi, je n’ai encore jamais lu un roman de Stefan Zweig -, j’ai eu envie de découvrir ce roman quand il m’est tombé dans les mains au boulot. 

Je dois bien avouer que cette lecture était très surprenante et bien loin de tout ce que je pouvais imaginer avant de la commencer. Ce roman a été écrit dans les années 20 et plus particulièrement 1923. Malgré une parution ancienne, j’ai trouvé l’histoire et le style de l’auteur résolument modernes. Si on peut expliquer le style de l’auteur par une nouvelle traduction excellente, l’histoire, elle, relève du brio de l’auteur qui manie avec excellence le suspense et le retournement de situation. 

L’histoire se passe à Vienne en 1909. Un groupe d’amis se réunit chez Eugen Bischoff pour un récital privé et parmi eux, le narrateur alias le Baron Von Yosh. Lors de cette soirée, Eugen trouve la mort après avoir raconté une sombre et mystérieuse histoire de suicide et un invité suspecte le Baron d’avoir initié cette mort. Le Baron et les invités tentent alors d’élucider le mystère mais l’aura de l’histoire racontée par Eugène leur reste en mémoire. Très vite, le surnaturel prend la place de la réalité et la mort d’Eugène n’est peut-être pas aussi sensée que le début  le présageait.

Indéniablement, l’écriture fait tout dans ce roman. L’auteur, Léo Perutz, se plaît à nous perdre dans les méandres de l’esprit du narrateur dont on doute de plus en plus. Il nous perd également dans des scènes sublimes, presque fantasmagoriques où les descriptions nous plongent au cœur des spéculations des invités. Le narrateur, le Baron, est toutefois une ombre au tableau car si j’ai bien aimé l’histoire qui m’a vraiment tenu en haleine tout du long, j’ai trouvé ce personnage insipide. Il n’a pas vraiment de caractère et on doute très vite de son honnêteté. Quelque chose sonne faux en lui et même s’il est le narrateur, quelque chose dérange … C’est le seul point négatif car les autres personnages ne m’ont pas paru comme ça et j’ai au contraire apprécié leurs différentes caractéristiques.


En bref, ce roman est vraiment atypique ! J’ai été de surprise en surprise et l’auteur ne lésine pas sur les rebondissements et perdre ainsi son lecteur. On n’en voit pas le dénouement et la fin arrive et nous laisse sans voix tant le mystère y est encore présent. 

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