[ Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee ]

Autrice : Harper Lee
Genre : littérature américaine, classique, drame
Editions Le livre de poche
Paru en 2006
434 pages


Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.


Après des années à passer à côté en me disant que je devrais lire ce roman culte - pour ne pas dire un classique - de la littérature américaine. Il aura fallu les #68premieresfois pour me le mettre entre les mains et me dire "Maintenant, tu t'assieds et tu prends le temps de le lire.". 

Publié en 1960, premier roman de son autrice et roman primé par le Pulitzer en 1961, il raconte les étés des enfants Finch dont un en particulier, celui qui les fera grandir, celui où leur père, Atticus Finch avocat de Maycomb ville d'Alabama, est chargé de défendre Tom Robinson, un Noir accusé de viol sur une Blanche. Toute la petite communauté s'en retrouve bouleversée et les enfants Finch et leur voisin du même âge Dill se retrouvent au milieu des adultes… 

Dans ce roman, on suit donc des enfants à travers la voix de Jean-Louise - dit  Scout - une fillette de 8 ans qui découvre le racisme et la différence lors d'un été où son père, un homme respecté par la communauté, se retrouve dans le viseur des habitants de la ville eux-mêmes confrontés à leur propre peur de l'autre. A travers ce regard enfantin, on est confronté à leurs peurs qui remontent sur des générations, quand l'esclavage était courant aux Etats-Unis tout comme la ségrégation raciale - cette peut de l'autre. 

Harper Lee se sert de l'innocence de Scout pour dénoncer les travers d'une société bloquée dans ses vieux carcans. Grâce à Scout et sa candeur, on partage un bout d'été d'enfants confrontés à la violence du monde adulte. On découvre par petit bout des moments extrêmement violents, ressentis par la petite fille comme de pure injustice. Elle a un tempérament assez fort et il n'est pas question pour elle de se faire marcher sur les pieds ou se faire insulter. 

En dehors d'un personnage principal hyper attachant par son âge et son caractère, Harper Lee a choisi de construire son récit de manière à croiser les jeux innocents de Scout à l'affaire judiciaire dont elle entend parler par-ci par-là ; au lecteur alors de tout reconstruire, notamment les non-dits et les éléments que Scout est trop jeune pour comprendre mais qu'elle détaille tout de même avec recul. Des fois, j'ai eu l'impression que Jean-Louise livrait en quelque sorte ses mémoires d'enfance - donc avec le recul adulte des événements. La candeur y est mais quelques fois ses réflexions sont vraiment matures, on sent qu'il y a du recul dans les propos. 

En bref, je comprends maintenant pourquoi ce roman fait partie des classiques de la littérature américaine. Je le mets au même niveau que Les raisins de la colère de John Steinbeck, un de mes romans préférés. 


"[...] J'espère et je prie pour que Jem et Scout traversent cette épreuve sans trop d'amertume et, surtout, sans attraper la maladie chronique de Maycomb. Je ne comprendrai jamais  comment des gens sensés peuvent devenir complètement fous dès qu'un Noir est impliqué dans une affaire." p. 141


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